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Chine  

 

 

Chine

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chine !

des petits casques de chantier, des cours de tai chi dans la rue , des femmes en bas nylons par une pleine chaleur, les parfums d'une cuisine délicieuse, ses couleurs, l'absence de toute pilosité, la vie nocturne, et ses salles Internet pleine de joueurs rougis survoltes,
pas de doute on est en chine.

 

 

....

kashgar fut vite dépassé.
Une soif de vent et de rail me pousse un peu plus loin.
Direction Urumqi et le désert, celui de Gobi, où, parait il, on plonge a 150m sous le niveau de la mer.
Après les pics des jours derniers, cela me laisse songeur...

 

 

train Kashgar --> Urumqi

dans le wagon ...
A s'y prendre a la dernière minute, on se retrouve forcement dans le dernier wagon. celui des pauvres, qui est aussi celui des cartes, des rires, du thé, et des grands yeux étonnés et un peu dubitatif devant le touriste assis a leur cote.

Chacune, oui chacune, de mes affaires fait l'objet d'un commentaire de la communauté. A chaque discussion, on me questionne par un signe de tête ,et sans comprendre j'approuve du regard avec le plus grand sérieux.

beauté du désert blanc de Gobi dans le ciel blanc.
 

 



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joie simple du jeu de carte dans ce train [ enfin, un terrain où les règles sont explicites !]


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c'est quand même un peu troublant de se faire caresser le bras par un inconnu goguenard, sous le prétexte qu'on a des poils, nous.

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et ce vieux ferré en plein désert qui me reste ...

"j'étais prêt a te grossir de quelques larmes"


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le désert franchi naissent des embryons de rondes collines. dans la verdure nouvelle s'endorment les chameaux et les nomades mêlés.
Tout y respire l'apaisement et le sourire d\'un coin d\'ombre l'été.

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Nous poussons vers des horizons magnifiques.
Le rythme du train repousse les fatigues estivales.
Et dans le chant nouveau du vent et du sable, la marche a venir se fait belle, dissipe les rides naissantes.


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Mon voisin criant et me montrant l'horizon
"sano Gobi !!"
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Les visages ont tant changé depuis le Pakistan, depuis que l'Himalaya fut franchi. L'ovale noirci cède la place a des rondeurs multiformes.
les yeux se sont aiguises, les pommettes se sont faites saillantes.
le soleil a étiré' les peaux. le sable a pris leur couleur.
les corps ont à présent la sécheresse et la force de ceux contre qui le vent ne peux rien.
Les Ouïgours et les Hans s'entremêlent encore a mon regard.
Les ouzbeks, les kirghizes, les mongols sont la aussi pour encore jeter un peu plus de confusion et d'inouï a l'endroit.

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Parlerais je des habits ?
Jupe longue flottante, jupe courte lisse, jean serré ou jean large, burka encore, dentelles traditionnelles noires ou blanches dentelles pour les soirs aimant.
Les hommes eux se sculptent à présent de nos occidentales us. seuls quelques d'jeuns hésitent avec des japonaises extravagances.

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Il a le front brûlant. elle peut être les mains froides. Il a une chemise ouverte sur un torse imberbe. Elle a les yeux de celle pour qui rien n'existe que. Il a les yeux brillant de l'ivresse. Elle a la tête pose sur ces genoux. Il la protége du soleil brillant d'une main aimante. Elle le regarde. D'un geste ou d'un regard, il redessine son visage. Dans un souffle parfois, elle lui murmure quelques folies.
et des rires alors fleurissent leur visages.

 

 




 

 

 

 

 

Dans le train suite

sur son grand carnet d'écolière, une chanteuse kirghiz note les 5 mots d'anglais que je viens de lui apprendre ... pour le ranger dans sa grande malle, elle se met sur la pointe des pieds et tire un peu la langue ... dans ces moments là, on dirait une tout petite fille ...

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On m'apprend a jouer au carte.
Tous le wagon vient me donner des conseils. chaque carte joué provoque un brouhaha de réprobation et de commentaire.
Par la suite, je gagne avec brio plusieurs parti de suite.
Mes partenaires sont vexés. moi, je suis pas peu fiers ...

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ce fut une bien joli rencontre 


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En deux heures de voyage, mon carnet s'est remplit de mille signes, dessins de nos vies, et un long dictionnaire de nos langues communes.
 

 

Urumqi... a la recherche d'un visa ...

"Ne voir que ce qui est déjà connu avant de partir, voyager pour confirmer" voila bien la grande peur. Sombrer dans les poncifs
[ ils sont gentils ] [ comme c'est pas cher !] [ y'en a bien de la misère ]
- c'est déjà fait ? bon tant pis -
mais quand une ambassade déménage 2 fois dans le mois pour d'ailleurs disparaître totalement , quand 2 agences de voyages déménagent dans l'année, quand le marche aux bestiaux se transforme en autoroute, quand un rond point devient en grand parc et que les hôtels "pas cher" accueillent maintenant des conférences de haut standing, on peut quand même dire que la chine se transforme rapidement, non ?

Urumqi

[ le Xinjang est une province annexe par la chine, peuplé a l'origine de ouïgours, musulman, le gouvernement pousse les Hans, les chinois de l'est à s'y installer en masse. aujourd'hui les ouïgours sont encore majoritaire mais plus pour très très longtemps. ]

donc Abdil, un jeune ouïgour empli d'un dynamisme incroyable, aimerait voyager mais " you know different life level.."
- les chinois ont tous les bons emplois. nous on a beau parler anglais et chinois aussi bien qu'eux, on ne trouve que des mauvais jobs ....ce n'est pas juste... racisme ...
[...]
moi - vous voulez l'indépendance ?
lui, regardant autour de lui - chut ! no, no.

- ouïgours et Hans fear eatch other.

[...]
- i'm muslim but in pakistan, muslim are so crazy.

moi - A l'école garçon et fille sont mélangés ?
lui - pour moi c'est immoral
moi - pourquoi ?
lui - sex before mariage is immoral.
moi - euh ... oui ... mais juste parler...
lui - ... ah mélanger, ca ne veux pas dire fuck ?
moi - ...
lui - ah ben oui, ben bien sur qu'à l'école les filles et les garçons sont ensembles. pourquoi ?

 


Urumqi, sous la pluie.


'la tout n'est qu'ordre et beauté
luxe, calme et comme qui dirait volupté.

[...]
"songe a la douceur d'aller ici vivre ensemble
les soleils brouillés
de ces ciels mouillés
pour mes yeux ont le charme
si mystérieux
de tes traîtres yeux
brillant a travers leurs larmes."



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Il suffit de quelques instants attablés a une terrasse pour se retrouver a faire des "campai !!" avec un inconnu, ses 2 litres de bières, et son ami au téléphone qui veux tant parler anglais ...

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Pays de signe et d'écriture. les images en sont singulièrement absentes, remplacées bien souvent par des hiéroglyphes rouges géants luminescents.
Foire de symboles obscurs tapissant les murs, les rues, les vitrines, et donnant au passant ignorant de troublant vertiges.




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....

 

A trop fêter l'amitié entre les peuples, on se réveille la tête lourde de trop de "campai !!"...

note : la vie nocturne ici, c'est une vrai démesure ... et malheureusement toujours aussi hospitalière ....


l'homo administativus a vaincu. la république kirghiz gît a terre. mon visa est dans la poche.
note :
l'ambassade a bien déménagé 3 fois dans le mois. la nouvelle n'avait pas de numéro de téléphone, n'est inscrite dans aucun registre et ne fut joignable qu'a l'aide d'un numéro de portable récupéré dans une obscure et lointaine agence de voyage ...
un parcours incroyable.

remerciement

un grand merci a A. qui connaît les recoins les plus obscurs du grand Internet et qui me permet de déjouer la censure et de me prendre pour un grand révolutionnaire en continuant ce petit bloc note.

Tian chi lake... en vrac

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"taxi, la gare routière pour le lac tian chi"
"ok, ok" et moteur vrombissant.
5 minutes plus tard, on s'arrête.
lui le regard interrogateur.
"no english..."

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au lac tianchi [ tout de même, il faut parfois une sacre persévérance pour goûter a un peu de verdure ... ]
décors ? on l'appelle ici l'étang céleste et pour une fois,ils n'en font pas un peu trop.
mais je ne parlerai pas de la cascade dite du " dragon blanc vrombissant ..."


moi - no horseridding today, i want to walk and rest.
lui - but tomorrow, snow.
moi - ah.
lui -...
moi - what, snow !
 


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je loge dans un village kazakhs plein de yourtes fumantes.
avec leurs formes arrondies et basses, elles ressemblent a des champignons potelés et le village à schtroumphe-land.
et d'étrange cracoucas tournent autour de nos masures.

note :
la fille de la yourte s'appelle "krr", si si !

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demain, nous verrons si les kazaks sont si bons cavaliers que ça !

 

 



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y sont marrant les kazakhs a faire confiance au premier touriste venu avec sa connaissance hippique de manège. on lui donne un cheval et on lui dit : " va la bas, c'est sympa"
du coup randonnée seul en montagne, dans la foret et les rocs autour du beau lac tian chi.
le cheval noir puissant connaît son affaire.
avec ce brave Irka que j'ai traduit assez librement par "pégase fougueux" et
aux sons de tchtt ( go en kazakh ) et urta ( stop ), nous chevauchons tous deux parmi les troupeaux paisibles et l'herbe fraîche. et la neige parfois.
 


une petite vidéo
 
et une autre  
 

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Rencontres ..

lui ( la jeunesse étincelante, exaltée, débordante )
" je voudrai une femme ... enfin une petite amie déjà, ce serait bien.
...
"et je voudrai des enfants"
...
"Oui, j'aimerai tant laisser une trace après."

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un Han, joufflu ingénieur, la cinquantaine solitaire et touristique.
moi " il y a quelque années, il y a eu des affrontements sanglants ici, entre les ouïgours et le gouvernement"
lui " oui, mais nous avons installe la puissante armée chinoise ici en grand nombre, très grand nombre. Et maintenant tout va bien ..."

note
l'arrestation et l'exécution des opposants a du aidé aussi.

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lui ( étonnement grand, un visage carré lisse, une absence d'expression singulière )
lui - " vous voyagez seul ? vous n'avez pas peur d'être volé, agressé, tué ?"
moi - ben non
lui - vous êtes courageux.
moi - vous pensez vraiment que la chine est un pays dangereux ?
lui - euh... non.

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retrajet Urumqi --> Kuche

long désert de rocailles ou' s'époumonent des herbes fiers.
au loin, une foret. un mirage peut être ?

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A chaque gare traversée, sur le quai, des épilepsies de retrouvailles.

note sur le monde nouveau

Lorsqu'on aura émasculé' tous les joueurs de foot, il est impératif d'oscir tous ces foutus écrivains ( les russes sont une priorité' ) qui ont une sacre' tendance a faire manquer l'arrêt du train a la station désirée....

lui - j'habite Kuché, je vais a pour affaire,
moi - vous habitez Kuché' ?
lui - oui
moi - donc on a dépassé Kuché.
lui - et vous vous allez ou' ?
moi - ben j'allais a Kuché.
lui - et maintenant.
moi - ...

A. ville inconnue

et au nom imprononçable d'ailleurs...

Nous sommes aux portes du désert. Il y fait chaud. trop chaud. Les rues sont un peu trop larges pour flâner. Je poursuivrai ma route.

 

trajet A. --> Kashgar.

un bus couchette
ambiance familiale, débonnaire et festive.
un bus couchette c'est un peu une soirée couette qui roule.

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Après la pause, le chauffer a le malheur de ne pas retrouver la suite du navet anglais que nous regardions.
Un groupe de femme Ouïgours a l'arrière du bus particulièrement enjouées l'invective en riant. Concert d'insultes sur aigues, de protestations franches, rêches, résonnant dans le véhicule et chapelet de rire parce que j'ai bien l'impression que le film tout le monde s'en fout un peu.
Le chauffeur pour les calmer lance "Desperado".
Comme outrage ultime, les furies se mettent a chanter et couvrent de leurs voix la pauvre bande sonore.

Nous sommes alors la, au milieu du désert, couches sous une nuit perlée d'étoiles brillantes, et maintenant perdu
dans le sanglot de leurs voix.

 

 

 

Kashgar,

y'a quand même une bonne partie de la population qui mi musulmane mi alcoolique.

...

Au détour d'une rue perdue, un escalier un peu sombre et une devanture chic "sunny coffee".
J'entre. Bar de bois clair et fer forgé, lumière tamisée et alcôve orangée.
Personne. seul un piano enroulé en jazz s'écoule dans la pièce.
on m'invite a m'asseoir.
je demande timidement.. "un café'" , subjugue' par l'endroit.
"lequel monsieur ?" me répond on avec froideur.
on me tend la carte. la carte des cafés. gigantesque.
Ca fait 2 mois que je tourne a cet guimauve de thé. [ pas toujours mauvais mais bon ça reste du thé ].
le café est un délice. je manque de défaillir.

kashgar,
La première impression fut désagréable, repoussante.
On m'avait dit "va, va voir le marche' le dimanche, va voir le quartier des artisans, c'est beau"
Ben j'y suis allé'.
Des trains de touristes s'y succèdent agitent des fanions et flashent en saccade du pittoresque de façade.
les autochtones les regardent passer avec au mieux une indifférence bovine. on tente d'y vendre un exotisme industriel et suranné'. Tâtes mon sabre et mon couteau orné, regardes mon chapeau a plume oh comme il te va bien.
Pour ceux qui n'ont pas le bonheur de savoir goûter aux hystéries de shopping, l'endroit est repoussant et laisse un malaise tenace.

Prétextant des contraintes administratives j'avais fui cette ville rapidement.

j'y fait une halte ces jours ci avant d'entamer la route vers le kyrgystan voisin.

et bien, et bien je m'étais trompé, il est des charmes cachés. Passe' les murailles des zones balisées, la vielle ville fut accueillante. Des ruelles courbes s'offrent. D'étranges passages sous les maisons en pilotis se dévoilent. Les enfants y jouent et sont heureux de partager leurs jeux et leur joie avec le passant qui s'y arrête alors longtemps. Les portes des masures restent ouvertes, confiantes. Dans leurs ombres, parfois, des femmes aux voiles colorés y discutent sans heurts. Un sourire surpris éclaire leurs visages au passage du passant.
Parfois entre 2 cartables dans une étroite ruelle, on finit d'user un ballon dégonflé'. Tout nouveau joueur est alors le bienvenu. Et même s'il n'est pas très doué, cela fait au moins rire les parents ...

Plus loin le soir, c'est le festival de la friture et des fruits.
Tout y bout, cuit, s'étale dans le fureur et dans les cris et dans le silence des papilles heureuses.

 

 

 

Kashgar

 

 

 

 

l'enquête ordinaire.

moi " bonjour, est ce que vous sauriez quand partent les bus pour Osh ?"
[dans un café']
" oui, bien sur, le jeudi et le lundi matin "
[un touriste]
" des bus pour Osh ? y'en a tous les jours, oui, c'est sûr."
[ a l'office du tourisme]
" faut se présenter très tôt, je sais pas quelle jour et ils partent quand ils sont plein "
[ un café' près de la gare routière ]
'le mardi uniquement et il faut faire 2 changements'

recouper les faits, recouper ...

ps:
[ après investigation] en fait ils partent le jeudi pas spécialement tôt et il faut réserver a l'avance et surtout pas s'y présenter le jour même...

rencontre et proposition

Il est grand, étonnement grand, sec, un regard aigue, vif. quand il parle, ses yeux virent et voltent joyeux. Il porte des vêtements un peu trop large qu'il rabat par moment. 26,27 ans peut être. il fait du "biseness" comme tous les pakistanais ici. quel business ? ça reste un mystère...

(lui)- l'islam ça veux dire le respect de l'autre. le respect de chaque homme tu vois. quel qu'il soit. les bombes, les fatwas, tout ça c'est pas l'islam.
(moi)- j'ai l'impression que l'islam c'est bien ce qu'on en fait. tu sais j'étais en Turquie, en Iran, au Pakistan et chaque fois on m'a parle' du vrai islam. et bien chaque fois il était différent.
(lui)-peut être... les chiites et les sunnites... mais l'important c'est de donner. Pendre, prendre aux autres est égoïste, rend mal. Comme dieu nous a donne' la vie, donner nous rend heureux [ il a les yeux éclatant rayonnant ]
(moi)- dieu doit être heureux alors.
(lui)- ...

plus tard.
(lui)- le problème c'est les enfants. On les endoctrine des les premiers jours. alors qu'il faut avoir l'esprit ouvert ouvert sur le monde...
si on ne leur apprend pas, alors il ne pourront jamais entendre.
...
(lui)-il me faudrait 2 ans, 2 ans au pouvoir au Pakistan et tout changerait.
(moi)- qu'est ce que tu ferais ?
(lui)- je construirai un grand village. et dans ce village, j'emmènerai tous les enfants de toutes les familles ....
... et je leur apprendrai la réalité'.
(moi)-la réalité' ?
(lui)- tu vois cette tasse ? certains disent que c'est un verre. ils déforment tout. il faut apprendre aux enfants a voir les choses. il faut briser la tradition.
(moi)- tu vas être tout seul pour tous les enfants ?
(lui)- non, j'ai besoin de 200 personnes.
(moi)- et tu seras le chef ?
(lui)- non, non on sera tous amis.
(moi)- mais que fais tu encore ici ? un projet comme ca faut le commencer tout de suite !
(lui)- pour l'instant, j'essaye de convaincre les gens avant de commencer ... et puis ... et puis ... " i have to enjoy life before !" s'exclame t il avec un rire un peu gêné' mais large sincère.
(lui)- tu veux en faire partie ?
(moi)- il fait trop chaud au Pakistan... mais si ton village tu le fais dans le nord, c'est d'accord !


[ pour ceux qui seraient interrese's , écrivez moi je transmettrai ....]

échec...

Les échecs ici, c'est un jeu collectif. 5,6 personnes de chaque cote' s'affrontent dans un duel serré, sérieux. Bien sur les équipes changent et des traîtres passent dans le camp adverse toujours dominant.
C'est une lutte. A chaque coup, les pièces claquent rageuses sur l'échiquier. Les mains s'y déplacent rapidement. saisissent balancent les pièces de bois, dépitée ou rageuse mais toujours avec une force rare.
les pièces ne sont pas prises. elles sont éjectées. Plus la fierté' est grande, plus la violence se fait présente.
c'est un duel de corps avant tout.

on y joue très rapidement au début, dédaigneusement, un peu aléatoirement. Puis les coups se rallongent, et chaque passes demande alors mille tapotage sur l'échiquier, mille stratégies dessinées et bien des conciliabules interminables.
la fin des parties se fait dans la froideur. Chacun se lève et cache sa fierté ou son

 




[ au moment ou' je finis ce petit texte, un homme dérape a vélo se plante devant moi "america ?" et repart. je ne sais qui c'était mais ça a provoque' un sacré' attroupement.]

 

 Médecine douce.

Je ne suis pas contre les médecines locales mais de là à accepter, sans bondir, qu'on me mette un scorpion sur l'épaule, ça jamais !
et même si
"monsieur, monsieur ! c'est bon pour la santé ...."

note :
record personnel du saut en arrière largement battu ...

 

 

Kashgar ( en vrac )

 

une passante ...

Elle marche dans la matinée naissante. Elle a pour elle le regard rêveur des badauds qui s'arrête, s'arrête pour elle, un instant rêvant.
Elle avance son ombrelle a la main, son ombrelle qui jette un peu d'ombre sur son corps blanc. Elle marche doucement souriant a la lumière balbutiante. Elle a le regard des amours débutant, si frêles, si légers, si profonds. Elle porte en son sourire comme une promesse antique. Ses noirs cheveux volent aux vents laissant aux passants comme le parfum sonore d'une musique inespérée.
Elle porte en elle, dans sa démarche, dans sa silhouette et dans ses gestes, le songe d'un monde libéré', généreux, inouïe.
Elle avance vers moi d'un pas et tranquille et confiant, sereine et si belle, si belle dans l'aube nouvelle.
Elle s'arrête. pose son regard sur l'horizon lointain. Puis baisse doucement, chastement les yeux.
Et dans un vrombissement gutturale terrifiant, se racle longuement la gorge, se pince les joues et s'élance et crache, crache un long mollard dans le caniveau propre.

c'est ça aussi la chine.

 

"Départ dans l'affection et les bruits neufs! "

Il y a dans ces vielles de départs ce je ne sais quoi d'impatience, d'inquiétude et cet arrière goût de putain-j-ai-fait-que-l-effleurer-ce-pays.

départ pour osh, la kyrgyzie et M. demain.

la chine en vrac ( et en bref...)

la chine c'est :
- la courtoisie:
une serveuse posant négligemment une cuillère au bord de la table après vous avoir observe' vous débattre avec un riz non collant...
- la délicatesse:
un marchand criant dans la rue a votre intention, une bouteille de bière d'1L a la main, "eh ! eh ! je te mets la même chose qu'hier ! "
- les fashions victims
o les belles panoplies : gants blancs, ombrelle, mi bas nylon.
- le voile qui ressemble vraiment a une serpillière.
- enfin de la nourriture exquise et un peuple non uniquement carnivore.
- quand même cette curieuse façon de rajouter du piment,[ bien qu'on ait implore' dans toutes les langues de la création que vraiment pour nous c'est l'enfer buccal ] comme ça pour faire plaisir ...
- la franchise :
" sir, can I train my english on you ?"
- les faux billets pour prier bouddha.
- les fausses fleurs en plastique de partout ( joli d'ailleurs ).
- les salles Internet bondés d'adolescent, de post adolescent, d'adultes, étripant des monstres tentaculaires ou zigouillant hardiment du terroriste, dans un vacarme de click hallucinant.
- ce gros mao qui pointe les lendemains qui chantent.
- A la télé chinoise:
voir Musclor a la télé criant ' par le glaive ancestral ' et ' j invoque mon tigre de combat ' en poussant des petits cris chinois suraigus; ça valait vraiment les 12000 km de détour.

 

trajet Kashgar --> Osh

Traverser la chaîne himalayenne reste une féerie.
Les longues lèvres de dunes laissent la place aux roches escarpées. Au soleil éclatant du sable clair succède les pousses herbeuses des monts mauves. Viennent les coulées rouges des pleurs volcaniques et les falaises d'un noir ébène terrifiant. Au détour d'un col vertigineux suffocant apparaissent de hautes plaines ou' des chameaux rêvent placides dans des nuages de poussières. Lorsque le bus y plonge, c'est pour remonter un fleuve rouge sang cariant une sève inouïe. Par la magie d'un virage et d'une exhalaison de glace, le fleuve devient bicolore. Une veine bleu porte les regrets des neiges éternelles tandis que l'autre charrie l'essence des laves anciennes.
Nous flottons alors dans un silence épique et lunaire.
L'horizon s'ouvre et la route se fait fantastiquement droite. Comme une démesure humaine et magique réalisée.
Les étoiles se lèvent pour guider la marche.
Lorsque nous nous éveillerons, le songe aura disparu.
et l'humaine mesure aura repris ses droits.