Iran ... première rencontre : un appel pour l'occident.
Anael, étudiant en psychologie. volontaire, révolté et d'ailleurs
révolutionnaire en herbe. Aux occidentaux: 'dis leur que nous n'aimons pas le
contrôle' 'dis leur que nous voulons parler librement aux filles' 'que nous voulons plus de
démocratie' ' big problem here' ' que Georges bush a raison, il faut de la
démocratie ici, si y faut une guerre...' un
homme nous arrête, lui dit qu'il devrait avoir une autorisation pour me
parler [ charmant ], que je pourrai être un espion, lui continu,
lorsque les agents de contrôle passent [ barbus, très barbus ] , son
oeil se fait héroïque et il parle bas.
ps:
Son discours sur la femme et sa sincère révolte me font penser à ça...
Issaf
Issaf, 42 ans retraité de l'armée de l'air, fais 3km avec moi pour m'indiquer ou se trouve un arret de bus. un grand sourire.
généreux.
moi : " vous étiez dans l'armée pendant la guerre ? cela a du
être des temps douloureux." lui : " non, moi vous savez j'étais dans la section 'approvisionnement' alors c'était simple et tranquille.
"
dans la ville sont placardés les photos des martyres. A l'époque, on envoyait les enfants de 13 ans
déminer les terrains. ils allaient pied nus et marchaient droit.
Dans le bus
"where are you from ?" -" france"
et France ....france france se propageant
non !
C'est une catastrophe ! Ces cons de perses ont oublié d'être arabe. Du coup, ils utilisent des chiffres indiens dans une version bien sur toute modifié.
Le 5 devient un coeur à l'envers. ( ils sont poètes ) et les 2,3,4 ressemblent à un canard ( avec/sans verrue ). L'aventure se propage à chaque coin de rue pour
connaître un prix, un horaire....
--- A midi, dans une famille
Iranienne où j'ai été recueilli [ toute une aventure ça aussi ], on a révisé notre petite leçon avec l'enfant de
la famille...
c'est Le Bazar
Tabriz, dédale sans fond, sans fin. Voûtes millénaires prodigieuses ornant les passages.
dômes vertigineux à chaque intersection. Parmis
l'or, les parfums, les tissus, on y circule un peu comme dans un rêve.
De temps à autre, une porte s'ouvre. Une vaste cours apparaît. Au
milieu, une fontaine ou de longs tapis ou un calme incroyable, inespéré. Le
touriste intrépide y entre souvent, sous le regard des passants qui
savent eux qu'il ne s'agit que d'un débarras ou d'une cours personnelle.
Tabriz
et l'appel à la priere mobile...
Et l'amour dans tout ça ?
Dans
cette société où on parle plus de l'amour de son imam que de l'amour de
sa prochaine ( ou de son prochain ), que faire du désir, de l'amour
avec un grand et un p'tit a ?voilà une question qui chiffonnait...
Un début de réponse aujourd'hui. Dans
les familles traditionnelles ( surtout dans les campagnes ), la mère
choisit la fille et l'autre mère accepte ou non. Voilà un système rodé,
simple efficace. On ne se pose pas de questions et tout le monde est
heureux ou presque. Les familles modernes ont eu le malheur de tomber dans les affres du romantisme. Les choses là deviennent plus complexes. A
Tabriz, une rue est dédiée à la rencontre. Bien sur, pour pimenter les
choses, sans être marié, un homme et une femme ne peuvent se parler.
sinon prison. et adieu romance. Alors la recette vient de mettre donner aujourd'hui par un étudiant particulièrement bavard. Le garçon et la fille se croisant pendant quelques secondes à peine.
Dans
un premier temps, il faut faire un p'tite blague à voix haute. Si la
fille rit, c'est un bon signe. l'étape 2 est envisageable, sinon ça ne
veut rien dire, on peut passer à l'étape 2 mais on est vraiment sur de
rien. Lors de la deuxième étape, il faut être vif, le passage est
rapide. Il faut glisser son numéro de portable dans la main de la jeune
fille, sans se faire voir des policiers et des barbus. Là l'angoisse la
plus terrible frappe le jeune ( nous parlons des jeunes ici), car il
n'a jamais parlé à cette jeune fille. Et elle, pure et innocente,
quoique lourdement maquillé, refuse le plus souvent. Là désespoir et
belle poésie pour les siècles à venir, ou jusqu'à un nouvel essai. Si
elle accepte, l'audacieuse, là poésie mielleuse, mais ils pourront
s'appeler et se donner des rendez vous en cachette, et jouer au grand
Amour caché et tourmenté. Si c'est pas romantique ça ?
Tabriz en vrac
- Partagé chambre avec historien hongrois. Il me conte les histoires anciennes de ce pays.
Ces yeux brillent tant dans ces moments là. La nuit, recroqueville dans son pull vert a capuche, il pousse d'étranges croassements.
- Trop de repos, je connais maintenant trop la ville et ne m'y perds plus. Un peu
asphyxié aussi. Repousser les habitudes naissantes, refaire son sac et aller voir plus loin.
- Au restaurant: Des filles présentes ont dénouée légèrement leurs foulards. Dans un coin, un peu
cachées, elles fument avec volupté, dévoilant des visages par trop maquillées.
Les serveurs alors deviennent bruyants, parlent fort et s'agitent. Le petit-gros aimable et riant et serviable se fait taper. comme toujours.
- chez une famille iranienne: le repas finis, la mère a disparu. le fils
débarrasse. le père fait la vaisselle.
- "la
musique qui n'est pas iranienne est interdite". "mais on peut écouter
de la musique Turque et de la musique Européenne aussi. En cachette". "comme Jennifer lopez !" "on a aussi deux chansons de beethoven sur l'ordi de la fac."
les visages ont changé. Je ne m'en
étais pas rendu compte. les yeux se sont allonges et noircis. les trais adoucis. la rondeur turque s'efface devant des ovales naissant.
Tel est ma quete
Je pars chercher du caviar près de la mer caspienne.
Terres sèches, rocs saillants anguleux. La chaleur aveuglante courbe les corps. Quelques herbes rebellent croient encore au miracle et s'acharnent a survivre. Des hommes las parcourent la lande et n'y ramassent que des pierres.
Une
colline
simplement passée. Magiquement le vent chaud s'estompe. Le sol se reverdit. Il y a quelque chose comme une respiration qui reprend.
Soirée étudiante
Arrivé le soir. Beauté du couchant. Hôtels complets et taxis un brin auvergnat. se retrouver seul dans un salon en cuir avec hommes d'affaires affaire*, tenter de discuter un prix indiscutable.
Plus
tard, se retrouver dans une chambre d'étudiant [ ne pas oublier comment
tu es passé du salon en cuir à la chambre, ce 'oui' du bout des lèvres
pour le 'pique-nique' alors que le sommeil t'ouvrait les bras. ] Yamek,
étudiant, la post-adolescence un peu ingrate, le cheveux gras, une raie
sur le cote rebelle, quelques restes d'une acné féroce. sérieux, sincère et saisi d'une envie de donner, de partager
très forte. -"you Patholic" - " catholic, no' -" prews ?" - "no " - "you muslim ?" -you know in france there are a lot of different people. there are catholic jews muslim. -muslim in france ? -yes and there are some people,
like me, with no religion. [ Sentir la plus intime consternation... ] - No religion ....but... but god is good.
---- Dans
sa chambre d'étudiant, comme dans toute les villes du monde, on bouffe
du riz au thon en ecoutant de la musique un peu fort. c'est plutôt marrant.
---
Incompréhension...
Je lui montre sa cithare. Il saute dessus et gêné et
fiers.
Je crois qu'il est heureux de m'en faire écouter
sa mélodie.
Malheureusement mon lecteur mp3 l'enthousiasme bien plus que notre recueillement musicale. Ce gros yann tiersen lui plait mais "no words ? there's no singer in France ?
Etais ce ces yeux un peu fiévreux lorsque nous parlions de "girl friends", je lui passe la
quête du grand jacques [ son ]
moi"
it's a song about life and love. it says that you have to give
everything at each moment. Even if, it is hard, it causes you a lot of
suffering, it is the only way to have a wonderful life" moi" understand ?" "yes " bon je ne saurais pas ce qu'il y avait
derrière ce modeste yes.
---------------
Plus tard, un de ses amis tombe sur une chanson de Boris Vian,
les joyeux bouchers " Great !! " et fais
résonner la chambre de la voix éraillée du pauvre Boris, dansant et riant.
Ils finiront leurs
études dans un an, moins pour certains; puis partirons pour l'armées. Avec les
différentes météos nucléaires s'annonçant par ici, l'ensemble prenait un air tragi-comique.
--- fin du premier carnet.
En apparté
Le
temps s'écoule bien vite dans ces régions. plus on s'éloigne des zones
dites "touristiques", plus les sollicitations se font importantes,
imposantes parfois. Comment dire non a un inconnu qui vous offre sa main, un peu de conversation, un
thé, un repas ou une nuitée ? Je n'ai jamais connu un tel débordement, un tel enthousiasme, un tel
accueil. C'est extraordinaire mais un brin épuisant. Et surtout le maigre temps de la prise de note devient encore plus rare et
précieux.
The Babak Fortress
Longue randonnée dans les montagnes en compagnie de Yanek, a la recherche
d'une forteresse parait-il légendaire "the Babak fortress". La forteresse se
décomposait en vastes ruines, mais a pics rocheux et
bleuets jalonnaient le passage. Vue étendue sur les larges vallées, et
vent frais. Des hordes de lézards accueillirent nos pas et les plus
gros furent l'objet de nos enfantines poursuites ( énormes, de la
taille d'un avant bras -- que mange t il ici ? des touristes peut être
). Il me dit " it 's not Babak fortress, it's lizard fortress". Nous rions. Retour
éboulis, foret, rivière, cascade. Quelques serpents fuient a nos pas.
Sous la burka, la plage ?
Première vague. Longs pans noirs déambulant dans les rues. Ombres honteuses suivant
Têtes baissées des hommes a la tête haute, a la chemise blanche. La rudesse des premiers jours passes vient la
deuxième vague. A un coin de rue, une touriste son foulard mal serre, étouffante, ridicule. Et ce qu'on pouvait croire habitude devient oppression. Mais l'oeil s'aiguise et les signes des
féminines révoltes surgissent. Le
maquillage tout d'abord. La révolte ici passe par la truelle. Les vêtements ensuite.
Négligemment apparaissent un jean, des baskets, des
chaussures a talons, des hauts dores parfois. La Burka se fait juste
Hidjab ( foulard ).
Laisser dépasser quelques cheveux est une
provocation et on mesure, parait il, le degré de révolte des jeunes
filles a la largeur du tissu .La rumeur dit aussi qu'a Téhéran les
femmes se couvrent d'un mouchoir tenu par quelques ficelles et puis il y a aussi des regards,qui en disent long, sur la
fierté, et sur l'indépendance et sur le désir. Sinon la burka a quand même ces p'tits avantages
on peut jouer a batman.
on y cacher ses courses (vu)
on peut se mettre toute nue en dessous ( c'est pratique mais je ne suis pas sur que
ça soit dans la droite ligne du dogme. des européennes disent qu'il faut penser par contre a vite se changer quand on arrive chez quelqu'un ...)
on peut y faire une p'tite sieste ni vu ni connu ( vu pourtant)
on peut effrayer les touristes la nuit. ( vu )
mais ces p'tits
inconvénients...
il y fait chaud, très chaud. par soucis de pureté et de n'avoir pas a
le laver chaque jour,le voile est noir et le soleil ici est plus que
présent.
quand on y cache ses courses, on a vraiment l'air d'un gros sac ( vu)
il faut le tenir soit a grand coup d'épingles a
nourrices soit avec ses p'tites mains mais la c'est l'horreur, une lutte de tous les instants.
ca a pas de poche, c'est pas imperméable et il en existe pas en gore-tex.
en cas de grand vent, il manque la ficelle pour le cerf-volant (vu)
pour bronzer, il faut avouer que c'est pas pratique pratique.
Surprise
c'est
quand même étrange un guide de conversation qui vous apprend à dire " je suis
allergique au beurre de cacahuète" mais pas "eau minérale"....
religion
"dans un salon de the" Une vingtaine de personne sont
présentes . L'une parle anglais, traduit. - you catholic -no -you jews [ rire de la salle ] -et no -you what ? -no religion il traduit tous le monde se regarde. silence. quelques secondes passent. pesantes. .... une blague fuse. tous le monde rient. la conversation reprend.
p'tits azebaidjanais****
Deux semaines de voyage
Ne pas laisser la méfiance s'installer. Retrouver un peu de candeur...
Ardabil
Trajet ardabil --> astara
Astara
La mer caspienne, c'est d'abord une odeur. Une odeur de poussière, d'eau où
se mêle l'humeur des algues et qui vous monte aux yeux et à la gorge.
Puis c'est un son, un clapotis sourd, timide, oppressé.
Enfin, vous faites deux pas et c'est une vision. Violente. Unanime. Le béton
a envahit la plage et s'érige en lambeaux.
Des rocs sales, silencieux, dociles y végètent. Rien ne s'y passe qu'une
rumeur de vague couverte par l'enfer des camions désirant la frontière.
La douceur des rizières est à quelques pas.
---
Lentement, indifféremment, il ramène son filet, l'examine scrupuleusement,
se replonge dans l'eau froide. Se prépare sans hate et dans une grimace la
relance.
Je ne sais ce qu'il ramène sinon un peu de sable...
Face à lui, un homme trimballe un arrosoir d'enfant à travers son jardin.
C'est un petit bout de terre à dans l'immense terrain vague.
bord de mer
Un
vieillard et sa petite fille de rose vêtue, sa peluche à la main, sont
debout face à la mer, face au vent. La mer ravale des bruits terribles;
la petite fille a peur d'avancer. Ils restent là, immobiles, à écouter. ... Ils
repartent le vieillard a pris par d'une main longue, ridée, la peluche
de l'autre celle de sa petite fille qui avance à petit petit pas. de temps en temps, il s'arrête pour fumer.
--- un
couple assis, le hidjab voletant au vent, la chemise blanche gonflé de
l'homme lui fait un torse démesuré. Devorent des gateaux l'un en face
de l'autre. Ne se touche pas. Une femme à leur coté. la soeur peut
etre. prend des photos, parfois se tourne vers la mer. s'ennuie.
--- le long des rizières on y construit des maisons comme on jouerait au carte sans
hâte et sans lenteur, sans but peut être.
rencontre...
Rencontré Iranien ayant longtemps vécu au Canada revenant montrer le pays à son fils. Sa femme n'a pas supporté, est partit.
Il n'admet pas.
Sa maison, sa voiture, son bureau tout est encore sous plastique.
trajet Astara --Qasvin
Pas de caviar ici. c'est tant un produit d'exportation qu'il n'ose plus en manger.
---
Entre
nous et la cote de la mer Caspienne que nous longeons, s'étalent des
rizières inondées reflétant tour à tour et le ciel et la mer. Dans
le soir brumeux tombant, par ces champs d'eaux traversés, par le ciel
inondé aussi et les femmes, les femmes ployées sous l'effort, et par
la mer roulante lasse dans le lointain, notre bus navigue sur des
lambeaux de terre. étrange sensation que cet univers liquide.
--- rencontré Zanlehadaban ( je crois... ) La quarantaine monacale et hirsute, des yeux se perdant parfois et des lèvres qui
soliloquent comme détachées. le bus et un certain contrôleur aigri, amer, pointilleux et militaire nous rapproche. Nous
parlons d'adn et de mutations ( Guamine est impossible à prononcer en
persan ), qu'il semble étudier en ce moment. On étudie tard ici. Lorsque je m'endors, il me prends la main en douceur "dors bien".
Plus
tard, lors de la pause, il me dit d'attendre, sort de sa mallette un sac
plastique, me prend par le bras et me fait traverser la rue. Devant, un resto
inouï, illuminé d'un grand brasero. des lumières en fanfares. bref une certaine classe. Viens
! nous nous asseyons, il commande, s'engueule un peu avec le patron (
lui double menton et tablier sous le ventre ) revient avec deux maigres
galettes, un peu gêné ouvre son sac plastique. Précautionneusement, en
sort une boîte en fer, l'ouvre lentement. Du thon en boite ! mépris du patron et des clients.
Sous leurs regards, sur un coin de table, nous mangeons en silence comme des voleurs. notre thon et notre pain froid.
Et bien toute nageante dans son bain d'huile, cette petite boite de thon valait bien quelques
quintal de caviar, non ?
prochaine étape téhéran...
Voir les révoltes féminines aux bouts des mouchoirs.
En attendant petit tour dans les montagnes, voir l'emplacement des légendaires
assassins hashashiyuns.
Qasvin
dans la rue.
Un type grand brun roulant des muscles blancs " every night, i need a good sex "
Note: penser à demander si on est toujours en Iran.
Taxi driver...
Il y a 2 sorte de taxi. les taxis individuelles qu'on nomme taxi et les taxis collectifs dits "savari".
Toujours
en quete des forts hashashuym, dit alamut (...), marchant à la
recherche d'un savari, je fus arrété par un homme pressé. - téhéran ? - No, Alamut. - Ok, come. je le suis, doute un instant, lui montre un plan - ah ! no téhéran ? ok come then ! je le suis. large avenue bétonnée. l'ombre s'y fait rare. les taxis, nombreux, s'entassent sur le bas coté. Débonnaire, je montre mon plan à un homme. - " savari for alamut ?" - "ok come", ouvre le coffre de sa voiture, prends mon sac. Je l'arrete. -" how much? " -30000 -
"duram or rial " ( un duram = 10 rial enfin ca dépend de la région, et
du marchant: la différence ici est importante l'un est le vrai prix
pour un savari, l'autre ...) Il fait mine de ne pas comprendre. D'autres iraniens se melent à la conversation. Calmement,
je réexplique mon histoire. On me dis "viens" "viens " de part et
d'autre. on se parle en persan. des rires fusent. des cris aussi. Je
redemande le prix de la course, en disant que 300000 rials c'est pour
les autres touristes... La troupe s'agrandit. ils sont une bonne quinzaine. "it's too much. this is for a taxi not for a savari" Le ton monte dans la foule. un vieux vient me voir, me fais assoir à l'écart.
Appaisement.... de courte durée. Un homme "it's ok, come for 30000 rials" j'y vais, me rend compte que ce n'était pas du tout ok. la quinzaine de
badauds ( mais combien sont ils ? ) sont toujours là. parlent plus fort. Un
gros, gras, s'en détache, vocifère, ne regarde pas dans les yeux. Son
ton excite les autre. je montre les chiffres en persan. Il m'arrache mon
guide des mains. je le reprends. Tension. Un jeune homme passe "it's too expensive".
Moi "i know" L'homme s'est écrit sur la main. "NO BUS", et me la montre en regardant la foule. Je reste perplexe. il n'y a pas de bus mais il y a des savaris cela est sure. Mais comment savoir où ? Le grondement s'enfle, s'étale. la tension est palpable.
Aucune envie de rebrousser chemin, pourtant que faire ?
Là,
surgit de nulle part, de blanc vêtu, le regard clair, la casquette
droite lumineuse, un policier se dresse, calme la foule en 2 mots et me
mets à l'écart. Légers doutes sur ces intentions... mais en quelques mots, l'affaire est réglée, le savaris trouvé, et moi repartis.
Note : Dans le savaris, rencontré un prof de math, fan des tests de student, qui m'a invité dans sa p'tite famille pour la nuitée !
l'opiniâtreté a parfois du bon.
ps et
bien c'est assez étrange et sans doute bien inconscient, dans toute
cette légère affaire, la peur n'est pas venu. juste
un peu d'énervement et d'incompréhension. par contre quand plus
tard, je descendais les pentes d'alamut, accroché à l'arrière d'une
moto [ ce que ça va vite ce genre d'engin ] , là elle était plus que
vivace...
on a les peurs qu'on peux!
Alamut.
Mont Alamut superbe et forteresse magique. elle ? perchée sur un pic
vertigineux dominant la vallée faite de vagues rocheuses se
reverdissant.
---- Les hashashiyuns furent une secte d'assassins terrorisant plus d'un roi. A
ces hommes de l'ombre, vivant dans ces forteresses, on montrait des
tableaux de verts paradis peuplés de jeune filles, et on les gavait de
hashish en leur promettant qu'un jour, un jour... et bien ça marchait ! c'est
naïf un homme... C'est d'ailleurs de ces pauvres bonhommes que vient le mot assassin.
---
En haut deux gardes peu orthodoxes et rigolards s'ennuient. Notre
langage commun est pour ainsi dire très limité aussi aussi ils me font
visiter la citadelle en mimant et bruitant chaque pièce. devinez pour celle ci ?
et
----
Le soir couchant, se mêlant à l'ocre et au vert, inondent la vallée.
En famille.
Mon prof de math m'a déposé chez sa mère hier soir. Personne ne parle anglais. Mon Farsi ( Persan) semble incompréhensible. Seuls restent nos regards.
---
La mère ? elle a le visage comme figée. parle en entrouvrant à peine les lèvres. ne souris pas. Son bras lui fait mal. Elle porte seule sa douleur.
Parfois prostrée.
Le fiston ( cheveux laqués, basquets rouge vif ) a la charge de me faire visiter la région.
C'est
un petit lac bordé de falaises dodues ocres et de quelques pâturages.
L'endroit respire de ce calme fermier et le printemps arrivant y
apporte des parfums inouïs. desdere ( coquelicot ) , patarum ( sorte de bleuets ) et massum ( ??? ) sont en fleurs et bordent le chemin. il en ramasse un bouquet et me le donne en riant.
--
Nous croisons un vieillard avec son âne. Il prend ma main. ma main longue, inusée, dans la sienne usée ridée
calleuse forte. la comparaison le fait rire.
Note
on ne comprendra jamais tout à fait l'incursion si vive des technologies dans les villages comme
Alamut. Il
devrait y avoir de telles tensions entre ce qui lie la communauté, et
ce qui la dissout entre les traditions et les normes et notre désir à
l'occidental, notre notion de l'individu exacerbé. et pourtant tout se passe en douceur. et hommes et femmes regardent, à la télé, ensemble nos rêves américains...
Chaque fermier a son portable. et on prend des photos sur son téléphone en menant sa charrue à boeuf. les deux mondes se
côtoient avec une telle évidence...
....
lui "she's not married " moi "why ?" lui "she's not beautiful "
foot.
foot dans les montagnes. terrain volcanique et cage de bois. le petit fils etait un certain zidane. j'etais un certain Tresegue. Ses amis des noms de footballeur locaux. malgre
mon viel age, et l'altitude epuisante, et des chaussures de montagne,
la France n'a pas demerite. Elle a marque 2 buts, fait une passe
decisive mais a bien perdu ces deux poumons et se demande si le
horrible bruit qu'elle entend peut bien etre le battement de son coeur.
Réunion de famille.
"chez la famille du prof de math" dans le salon, sur les tapis, au centre le
poêle chaud. la mère, le prof, son frère ( Yaniz) et une autre femme que je ne connais. La mère se tient toujours le bras, plisse les yeux.
On y parle Persan. Plaqué contre le mur, je suis dans l'ombre, on m'oublie...
La
discussion est vive. la mère et la femme semblent s'opposer à Yaniz.
Lui semble contenir sa violence. A le verbe fort. Il parle longtemps,
regarde en l'air puis brusquement fixe les yeux de ces interlocuteurs. La mère parle peu. se tient le bras. A un moment l'interromps. s'énerve à peine. un mot. Il
la toise. Il se lève, se rassoit. parle, parle. tape le sol. prends un
sachet de sucre, le jette. parle parle. fort. se tourne vers la mère.
lève le poing. s'arrête écume. tape la cuisse. elle pétrifiée. Lui
se retourne, se rassoit. parle moins fort. regard terrible de la
mère. Elle se tient la cuisse, ne dit rien. les autres non plus. Lui
continue, retourne s'asseoir. il continue à parler. son ton monte. La
femme place quelques mots. Ecoute t il ? Elle parle plus longtemps. Il
se calme, l'écoute un instant, l'interromps. battant l'air violence de la main. La mère : regard en coin, main sur la cuisse. elle parle, l'invective sans presque ouvrir les lèvre. brusquement il se lève, gueule, se place sur elle. il parait immense. lève le poing. Frappe. Frappe. deux fois. Elle ne bouge pas. quelqu'un dis : "yaniz...". Frappe plus fort. elle se tient la tête à présent. cris aigues étouffées. Silence.
Les larmes viennent, elle a mal. Il
se retourne un instant. ne nous regarde pas. Elle en profite, fuit.
traquée. fuit dans la pièce à coté. il la voit fait un pas. son frère
s'interpose. silence
a travers la porte, les cris percent. Lui, violence des yeux. regard terrible sans objet. brusquement, il s'assoit. allume un cigarette. orage dehors. la pluie tape.
coupure d'électricité. noir total. seul brille la lueur de sa cigarette et l'idée de sa violence. Il pleure. et dans notre silence, seules percent ses larmes.
nous attendons. quoi d'ailleurs ?
la porte s'ouvre. le petit fils entre. au même instant la lumière revient. le petit allume la télé. avec eux, on croit que nous avons tous
rêvé. Il essuie ses larmes. parle lentement, garde les yeux rouges, et quelques gestes parfois brusques.
La police arrive. la mère a appelé. Le
lieutenant ( cheveux gominé, chemise trop courte ) enlève ses
chaussures, s'arrête, regarde tous le monde, s'assoit sur le tapis du
salon. Va voir la mère un instant. puis parle à Yaniz longtemps, doucement. de temps en temps regarde aussi la télé. La mère surgit montre son bras ( effarement, est ce lui aussi ? ). Yaniz ne dit rien.
La police dresse un petit procès verbal, quelques lignes, sur une page d'un cahier d'écolier. Yaniz prend des médicaments, pleure, reste pour manger. reste pour manger...
--- En
Iran, la parole et la vie d'une femme valent 2 fois moins que celles d'un homme. C'est d'une
simplicité arithmétique.. ---
plus tard, il est partit. la mère parle, parle, en pleurant. Trop tard, plus personne ne l'écoute. le match de foot a commencé. c'est la finale...
Mariame. ( trajet Qasvin - Téhéran )
dans le bus une femme à mes cotés,c'est rare. un foulard bleu, grand yeux noirs, la cinquantaine rondouillarde, peu de maquillage. "moi , prof de math et vous ?" "je suis écrivain" " ah ? vous écrivez des romans ? " non des essais politiques" "..." " j'ai passé 5 ans en prisons à cause de cela. mais je continue. il faut dire ce qu'il se passe." "..." "qu'on ne veux pas des tachdors et de la police." "..." " mais qu'on est seul, seul et on ne peux pas parler" " ..." "oui , je suis seul, mon mari a été tué par la police. il protestait. c'était il y a quatre ans" "..." " il parlais bien anglais, lui vous savez" ces yeux rougissent. silence " mais j'ai deux filles, elles sont belles, elles sont à l'université." "..." " je suis khurde et femme, c'est dur, dur vous savez. les autres sont " bad, bad,bad" " "..." moi: il y a un peu d'espoir, par la télé, internet, ca change un peu la vision des choses. tous les gens que j'ai rencontré veulent du changement..."
" oui, mais ca concerne peu si peu de gens." "..." " je vais voir le medecin à Téhéran " elle me montre son bras et sa cuisse en me disant "prison".
Téhéran
avant toute chose, crucifier les faiseurs de plan guides de voyage qui aime faire marcher le touriste
grâce à des plans erronés.
ceci étant dit. quelques notes en vrac sur téhéran.
" large, très large, et si
désespérément plate qu'on n'en voit pas le bout ( y'en a t il un ? )" " bordant la ville, le haut mont albraz porte de grande coulées de neige, la jeunesse dorée y passe ses journées à skier. ( pour cela, un aimable
décret autorise le remplacement du foulard par le bonnet en laine ) " le nord de la ville, ce sont de larges boulevards bordés de magasins chers et de parcs proprets. la jeunesse huilée s'y montre. C'est le quartier du verre, de l'acier des lumières et du standing.
C'est aussi le quartier des périphériques sillonnant les boulevards chics. on y trouve parait il des endroits agréables. au sud, c'est le quartier de la vidange, de l'huile et des moteurs. c'est le quartier où on met sa vie en pièce détachée, où on l'assemble, où on la désosse. C'est le quartier des odeurs grasses et des trottoirs encombrés. C'est le quartier de la foule et de la sueur."
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Main dans la main, parfois une rapide caresse, l'expression du désir est ici un acte politique. et chaque geste en devient précis fort passionné. ----
Pas sur que de passer de la femme soumise voilée à la femme libérée à talon et maquillage à la truelle soit une vrai libération.
Téhéran
Téhéran- Qom
Dans le bus...parlant de la crise nucléaire "j'ai peur qu'on devienne une deuxième
Corée du nord".
--- "people here police eatch other"
Qom
Eblouissement. Place de faïence et sable, mosaïque bleuté. Mausolée d'or éclatant. impression que le monde a convergé là sur cette place. Arabes,
Turques, Afghan, Pakistanais, Ouzbek, Khurdes, tous le moyen-orient et l'orient semble avoir
vétu ces habits traditionnels et s'être donné
rendez vous là. Les arabes portent leurs kefiés longs comme une chevelure parfois cerclés sur la tete par un bandeau noir. Les afghans ont mis leurs turbans noirs ou blancs et leurs toges blanches. Certains visages annoncent l'Asie si proche. Les
pakistanais ont leur longues toges et leurs airs de sortir d'un film bolywoodien. les femmes khurdes sont enveloppées dans des foulards aux motifs chatoyant. Et les
ouzbeks traînent leur pommettes saillantes. et il y a aussi ces hommes à la petite toque de dentelle dont je n'ai pu dénicher l'origine, Kulu peut
être ?.
Tous ces hommes vont viennent prient, ensemble. C'est un bal extraordinaire.
Les
mollahs, au milieu, sillonnent la place avec une fierté et une assurance
peu commune. Le front haut, le menton levé, le regard des dignitaires,
enturbannés, et enveloppés avec élégance dans de longs habits blancs
immaculés, que recouvrent des capes noirs, soyeuses, transparentes.
L'ensemble tient réellement fantastique...
J'en reste abasourdi.
--- Et ils sont là pour honorer Masumeh, oui une bonne femme ( il faut voir la
main sur le coeur en parlant d'elle et les yeux brillant ), qui a eu la
drole d'idée d'être femme d'un illustre imam. et " when a man is famous, all his family is famous " c'est pas beau ça ?
Qom rencontres...
Sinon terre d'exil que cette terre ci... en vrac: - i lived in bagdad but ... [ dans un sourire ] car explose. i live here now. [ un gamins ... 14 ans a peine ] - "me ? i am afghan ... I came here because of the war. ... i'm here with my mother.
-....
- my father was killed there. --- et aussi. -I'm from koweit
-.... - la guerre ? on a eu 2 jours pour s'enfuir. on a tous laissé. on est revenu 3 ans après.... - 3ans ? - 1 an pour la guerre, 1 pour le nettoyage, 1 an pour le climat.
Valse des échanges et des dons.
Ce
matin contre un peu de conversation et un peu de silence ensemble,
muhammed ali ( "like the boxer !" ) m'offre sa montre, un dessin de
cindy crawford et son autoportrait... Ce soir contre quelques pistaches et quelques dates partagées, Hussein m'offre un chapelet. Il part voir sa fiancée, contre l'avis de son père. Il est arabe, elle est perse. Il a fui pour la voir.
Il veux un cadeau pour elle. Je lui offre ma montre qu'il accepte avec joie.
Cette
nuit, un gamin des rues vient me voir. Il aime photographier les
passants avec mon appareil. Je lui donne mon chapelet. qu'il accepte
avec joie.
...
Sur les platanes de la place Il se contait mille folies Rever seul à la fin vous lasse Ne rien faire ensemble vous lie
Aragon : Le roman inachevé
Doctorant
Rencontré
un doctorant americain a Qom ( grand, large d'épaules, fort et pourtant
une telle impression de mollesse, d'affaissement. comme s'il ne savait
pas quoi faire de toute cette chaire ), étudiant le rapport de l'islam
a la technologie... moi, lui avouant mon titre de docteur. lui, me congratulant avec emphase. moi " ben, c'est
à la portée de n'importe qui, il suffit d'un peu d'obstination et surtout d'être bien entoure." lui "ah" pensif.
Moi,
pensant bien trop tard, qu'au niveau entourage ce pauvre petit 'ricain
ici ( ou il traine peu de touriste vivant... ) depuis deja 6 mois et
encore pour un petit moment devait se sentir bien seul...
religion ( suite )
Avec un p'tit groupe de 3 personnes A Qom, 2ieme ville sainte du pays,
légere discutions théologique. - you catholic ? no Jews M protestan ? Orthodoxe ? Muslim ? Chinto ? Brahma ? Japonais ?
Dans une énumération a la prevert, toutes religions y sont passées. a chaque fois, le message ne passe pas : " no religion "
A un moment, un dépité lance un peu méprisant : - "ah ! you're a communist ! "
plus tard - [serieusement ] your prophet is Freud ? - Chirac ? - Zidane ?
Encore plus tard - for me, after death nothing. - nothing ? sentir la plus profonde compassion, le plus profond
chagrin à mon égard...
note : on sais jamais -sur les autoroutes, y a des mosquées de secours. -sous le voile a
Qom, on se met un 2eme voile plus serre, des fois que...
...
ce soir train de minuit pour la fraîcheur et les montagnes... je pars pour l'ouest vers Isphahan...
qom-isphahan
attendre un train improbable en gare, la nuit, dans le désert. se faire inviter en
cabine par un chef de gare bien rondouillard Jouer
au petit train dans l'immense cabine pleine de levier de bouton et de
diodes multicolores, la dans ce petit espace du bout du monde. Se retrouver avec un autre chef de gare au
téléphone parce que le touriste ça les fait marrer.
courir après le train.
déplier sa couchette dans la pénombre. se coucher doucement. se retrouver nez a nez avec une
tête luisante a lunettes et disant " where are you from ? "
On rit de peu de chose.
au
milieu du désert de roche et de poudre, ben le roi Abbas 1er a convoque
milles savoirs pour faire construire des monuments superbes,
titanesques, démesurées. Bien qu'il n'ai qu'assez peu de chance d'avoir chante "dancing queen", comment ne pas sourire en entendant son nom ?
melting pot.
ah, ce subtil mélange de l'orient et de l'occident ! manger de la viande non
predecoupé comme par chez nous mais avec une
cuillère et sans couteau, c'est ce qu'on fait par ici, et toujours sous le regard amusé des experts locaux...
Mosquées...
Isphahan. La mosquée de l'imam, la plus grande du monde, se court plus qu'elle ne se parcourt. Les salles atteignent 40m de haut. impression saisissante de ne pas
être a sa place, de ne pas appartenir a la même humanité.
les touristes
déçus, laissent leurs appareils photo, les salles sont trop grandes, trop hautes pour leurs maigres technologies.
-- Dans la
mosquée, dormis a l'ombre contre un pilier, sous le rire étouffée des sorties de classes...
-- Le
dôme de la mosquée. Le
regard ne l'embrasse pas d'un coup. Il y plonge, remonte, s'y perd. Les
arcades se perdent la haut, dans d'improbables points de fuite. Tout y
tourne, les hypnotiques arabesques comme les briques de sables. Le
regard suit le mouvement. Fasciné. La lumière des orifices trop vive
chasse les yeux des premières coupoles et attire, attire le corps vers
le centre du dôme, dans son ombre, un gouffre.
religion ( suite )
Notre Père qui êtes aux cieux. Restez-y. Et nous nous resterons sur la terre. Qui est quelquefois si jolie.
...
ne
pas oublier qu'avec ta manie de dire oui a tout, tu t'es retrouve a
mater des pélicans dans un parc aux oiseaux qui etait... comment
dire... largement plus loin que beau.
et nous ne parlerons pas du mélange limonade / lait de
chèvre...
Isphahan... dernières heures.
Sur
la berge, quelques couples se tiennent parfois la main, trouvent une
cigarette un fruit a partager, pour tenter de se rapprocher. Rares et
électriques effleurements et Amour galant. Les hommes eux tendrement s'enlacent.
-----
sous les arches du pont, apparaissent les passantes. Ephemeres, sensuelles apparitions, sur le fleuve coulant.
Quelques hommes songent les regardant passer. D'autres n'osent plus les regarder et songent a l'eau le regard blessé.
comment ne pas penser à ce vieux guillaume... ?
"le pont des reviens t'en" les vapeurs d'essence et les trajets en bus sont parfois benefiques... la memoire m'est revenue:
Ses regards laissaient une traîne D'étoiles dans les soirs tremblants Dans ses yeux nageaient les sirènes Et nos baisers mordus sanglants Faisaient pleurer nos fées marraines
Mais en vérité je l'attends Avec mon coeur avec mon âme Et sur le pont des Reviens-t'en Si jamais reviens cette femme Je lui dirai je suis content
[qq part dans alcool ]
Eglise.
Isphahan
Trajet Isphahan - Shiraz
Un rose clair sur les masses rocheuses couvrent notre passage d'ombres
menaçantes.
-- Un jeune homme 28 ans, yeux clairs, front soucieux, parlant remarquablement anglais retourne a son village.
Lui - "Mon frère au village est déjà marié, moi je le serai bientôt"
Moi- "tiens , je me demande comment dans un village on fait pour rencontre sa femme lorsqu'on ne peux pas lui parler."
Lui - "La c'etait facile, c'est la fille de ma tante." Moi - la fille de ta tante.... ah... et toi ? elle est aussi de ta famille
? Lui - "non, non c'est sa soeur."
( la famille se limite pour lui a son pere, sa mere et ses freres et soeurs...)
Lui - "you want to come to my house ?" Moi- "euh... ok."
Plus tard, parlant du coran. - oui le coran est un livre saint. il a predit tout ce qui est arrive'. - comme ? - la
révolution islamique, le 11 septembre. Y'a des passages. je te montrerai... - oui.
puis sur le chemin de sa maison.
Moi - tu sais pour nous européen, c'est un peu étrange le hidjab... on ne comprends pas bien.
Lui - le hidjab ? c'est pour se couvrir. c'est important... -...
Lui - a cause du soleil, tu comprends. Moi - du soleil ? Lui - et du sexe aussi, tu comprends. -...
moi -mais ce que je ne comprends pas, c'est que dans le coran, il est dit
que les hommes doivent aussi se couvrir les bras et ici tous les hommes
ont les bras nus ? lui- je sais pas, j'ai pas lu. [et oubliant en une
poignée de seconde ma remarque...]
Kati.
Arrivé tard, bien tard en sa famille. Kati se lève ses yeux rougis de
rougis de sommeil, prépare le repas. [ repas horrible . ne pas avoir faim et se sentir obliger d'engloutir un curieux
mélange de riz lentille patates. ] a la fin du repas, mon hôte lève les bras au ciel en disant " thank god " et m'enjoignant de la main a en faire autant. Je me tourne vers Kati en disant " thank Kati". Il reste sans voix, ne comprends pas. Elle, elle sourit.
En famille...
heureusement
que les enfants sont la pour exprimer si simplement leurs peurs et
leurs rejets de l'étranger. et pour ensuite pouvoir les dépasser.
la maison de famille.
C'est un arbre tout d'abord aux feuillages étendues. Quelques murs en soutiennent les branches. La cuisine attenante, les chambres sont loin, on n'y va que le soir. Tout
se passe ici, on y chante, y cuisine, y invite, y fait la vaisselle et
les devoirs parfois. on y répare la vielle moto aussi. Lorsqu'on n'y parle plus, on entend uniquement
frémir le vent dans le feuillage.
--- Malgré
sa généreuse invitation, l'argent pourrit nos rapports. c'est la
première fois depuis le début du voyage. Il va se marier sans que ce
soit un accomplissement amoureux, n'a pas de travail, aimerait tant
devenir... devenir quoi au juste ?... Moi, nabab de touriste, comment
lui en vouloir ?
---
...
parcours en moto, dans les champs désertés...
tresses de blés et d'herbes vertes
éclatantes, où ondulent des vagues de lumière et de vent.
En aparté...
petite réponse collective a des mèls individuels.
1 ) " c'est difficile ! ... ou t'as bien du courage ! "
j'avoue
: j'aurai bien tant voulu défricher ces contres, le sabre étincelant
dans la lumière, arrachant dans la jungle mortelle un a un chacun de
mes pas. oh, il aurait été d'une chevalerie de frayer mon chemin a
travers les hordes d'indigènes cannibales et sous les pluies de bombes
et a travers les tranchées ruisselantes éviter quelques kamikazes et
oscir quelques fanatiques puisque telle serai la loi. malheureusement,
c'est assez facile. Ces peuples pourtant si primitifs ont déjà invente
l'hôtel, le transport en commun et le restaurant. ( quoique sur ce
denier point, il ne soit pas encore très très évolué...) Si ce
n'était leur désespérante habitude d'inviter n'importe qui pour faire
n'importe quoi, tout serait d'une troublante simplicité.
2) " et ben tes rencontres c'est pas joyeux - joyeux. Y'a que des gens en exil, en deuil, en
révolte"
Aussi troublant que cela puisse paraître a nos yeux, ces gens la vivent. Je
sais c'est un peu dur pour nos épanchements lacrymaux et nos besoins
urgents de compassion universelle, mais ils ont encore une sacre soif
de vivre.... Le passe est là, présent. mais c'est entre 2 thés, 3 pistaches, et quelques rires que je recueille leurs histoires.
3 ) " t'as maigri ?" C'est indiscret non ? ;)
Sûrement un peu. mais pour l'instant je pèse encore plus lourd que mon sac.
C'est l'essentiel. non ?
4) " et la situation des femmes, des hommes ? la vie
économique dans le pays, et les conflits diplomatiques ?" Ce serait pas un peu
prétentieux de faire une analyse géopolitique après 2 semaines d'un voyage bien subjectif ? seuls quelques impressions en sortent.
5) " t'es pas fou, d'aller dans ce genre de pays c'est dangereux. " A Istanbul, on m'a dit " t'es pas fou, vas pas en
Turquie de l'est, c'est dangereux !" En Turquie de l'est, on m'a dit " t'es pas fou, vas pas en Iran (de l'ouest), c'est dangereux !" En Iran de l'ouest, on m'a dit " t'es pas fou, vas pas en Iran de l'est, c'est dangereux !" si
ça continue on va me dire " t'es pas fou, vas pas en France, c'est dangereux !"
Pour l'instant, je n'ai pas rencontrer de pays aussi paisible. et se
balader le soir, dans les grandes métropoles, est un vrai plaisir...
resolution
marcher tant et tant pour tacher se trouver un endroit un peu déserté. Trouver un salon de thé à l'allure paradisiaque: des banquettes profondes, un peu de thé vert, des pipes à eau succulentes.... et se retrouver juste à coté d'un touriste ! c'est consternant.
Faut absolument que je revise mon instinct du voyageur ou que je change mon pays rapidement...
mosquée
A
la mosquée le touriste entre à pas feutrés. Il a trouvé l'entrée par
hasard. Dans la cour, devant lui, un petit bassin et autour quelques
enfants qui lentement jouent. Les vieux sont assis dans l'ombre. On y
discute peu. e silence meuble la place. et le touriste avance doucement, doucement. Il est en vue. On le regarde. il s'arrête. Reste interdit. Il aimerait peut
être qu'on lui dise de partir. On ne lui dit rien. Au sol, des grandes dalles couvertes d'écritures. Faut il les éviter ? et comment le faire ? Il avance.
Démarche contorsionné, les pieds sur les interstices. Ne pas trop penser à la foule. continuer à avancer.
Arriver devant l'edifice religieux. Ne pas savoir comment on va
être reçu. Avancer
de plus en plus lentement. Avancer quand même. Monter les premières
marches. Sous le regard de la foule silencieuse, sentir le temps
s'étirer incroyablement. Voir arriver quelqu'un à pas rapide, les yeux illuminés, les mains larges ouvertes. Ne rien comprendre à ses paroles. prendre ca pour un oui tout de
même. se déchausser. pénétrer l'édifice. Foule d'homme amassé par terre étonnée. Une voix
résonne dans l'endroit. chercher. se retrouver, se retrouver nez a nez avec l'imam
prêchant au micro. Ne pas sursauter. chercher vite vite une place. se faire petit. petit. se demander quand
même ce qu'on fait là !
et
pendant que le prêche continue, que les autres hommes te sourient, voir
les enfants de choeur t'amener les religieuses friandises.
note - il faut voir les hommes baiser le
mausolée de leurs lèvres tendres -
femmes et hommes sont séparés pdt le prêche. l'imam est coté homme et
pendant que les hommes dorment, on entend les femmes rires... -
l'intérieur de ce genre de mosquée est un peu cheap. tapissé de
plastiques lumineux et de fantaisies rouges, vertes, flashies... -
pour prier les hommes mettent un petit objet entre eux le sol. ( c'est
aussi fournit avec ma chambre d'hôtel. )chercher une signification ? - on dort très bien dans une mosquée...
les enfants de choeur viennent me chercher, me
récitent leur phrases d'anglais, toujours les même: 'what is your name ?', 'where are you from ?' et mes
réponses, toujours les mêmes aussi, toujours aussi enthousiaste d'ailleurs, faudrait voir a pas
les décevoir parfois, un peu l'impression de jouer à Mr Miller faudra que je pense à leur demander qui est dans le garage.
un peu de poésie dans un monde de brutes...
un jour, dans une maison de bonne famille, lui " you like porn ?" moi " what !" lui " poehm, you like poem " moi " ah... euh .. yes"
--- culte de la poésie troublant en ce pays. chaque ville y erige la statue de son poète attitré. on la venere, on la montre... mais le pire... c'est que j'ai l'impression qu'on la lit aussi.
---
Au tombeau de Hafez, la
poète sensuel de shiraz, les iraniens viennent se prosterner, un recueil de poésie en main. Une
main sur le tombeau et l'autre sur le livre, ils ouvrent une page au
hasard et tentent d'y lire entre les vers leurs destinées
photo
--- dans le bus un étudiant me récite quelque vers de Hafez... moment particulier, touchant. ---
sinon les
poètes ici n'ont rien de bien commun avec ceux de par nous.
A
nos pauvres chétifs, transpirant leurs mélancolies à travers un
idéalisme de bon ton, en disant que vraiment, vraiment ce monde ne les
mérite pas et bien ici on oppose la puissance et la terre. Le poète ici, c'est un mage qui
façonne le monde. Large d'épaule, son manteau de fourrure brodé flotte à sa suite. Ses
lourdes bottes fourrées impriment leur marques au sol. Ce n'est pas un
rêveur. Il invoque pour nos félicités, les arcannes anciennes et étale
sa puissance pour convoquer les vérités occultes, magiques.
photo
....
petit déjeuner dans un hôtel de luxe. ( envie de changer de la soupe d'abats )
Il
n'y a bien que dans ce genre de voyage qu'on peux avoir l'immense
plaisir de renter pouilleux comme jamais dans les établissements de
grand luxe et de s'y faire recevoir avec tous les honneurs.
peau.
un jeune homme, la désinvolture au bout de la mèche et du jean, les traits fins, sur, conscient de lui. Autour de lui, 3 jeunes filles. Il n'en regarde qu'une. Les autres ne savent plus où poser leur regards.
--- tant de stratagèmes pour montrer un peu de peau et tant pour la voir.
Shiraz
love ?
Shiraz
Un
soir au tombeau de Hafez ( faudra en parler de ça ), un groupe
d'étudiantes en anglais s'enhardissent... et viennent me parler....
Plus
tard, concert de musique, pique nique sur un rond point avec les
parents, et deposage à mon hôtel bien fissurée par le père et sa grosse
cylindrée.
et encore plus tard Elles : " have you ever fall in love ? " -ben ... yes ... and you ? -never. [ elles ont 23-24 ans] - ... -how is it falling in love ? [ allez répondre à ca ] -
ben ca dépend des ages. on n'est pas amoureux de la même façon à 10 ans
à 20 ou à 30 ans. puis ça dépend aussi de la personne que vous aimez. en fait, ca dépend surtout si la personne en face a les
mêmes sentiments ( pour vous ! ) ou pas. Et elles, je crois avide de romance, totalement dépitées par ma réponse - euh... mais dans tous les cas vous avez
énergie incroyable et vous n'avez qu'une chose en tête...
note
: se demander si à faire des phrases en anglais, avec un vocabulaire de
30 mots on ne va pas finir totalement idiot et/ou largement cul-cul. pour un prochain voyage,
prévoir histoire prince charmant.
hidjab
le
lendemain... moi naïf " le hidjab, ... oppression... femmes de tous les
pays libérez vous...". elle " c'est notre culture le hidjab.
personnellement je veux réserver ma beauté pour mon mari. tout lui
donner à lui et non aux autres. "
[....]
" les hommes ça a plus de désir que
les femmes "
[...]
"j'aimerai pouvoir quand même parler aux garçons plus facilement... " ( il faut qu'il soit présenté à la famille )
dans la
journée à Persépolis, rencontré 2 filles de téhéran.
elles "mais non il
n'y a pas de problème pour parler aux hommes. on ne va jamais en prison
pour ça. c'est des racontars".
" le hidjab, c'est la loi. Tout le monde
le met. mais tout le monde s'en fout. On se maquille et on laisse nos
cheveux dehors."
note: renoncer à toute synthèse sur l'iran.
Persepolis
j
imagine ce brave Darius, engoncé dans sa magnificence, étalant sa
puissance, par la démesure de l'endroit, aux peuples dominés. et ces
peuples, ces 12 peuples de l'arabie à l'inde venaient payer ici le
tribut royal. Vêtus de leur plus beaux habits, tous passaient, tachant
de redorer leur fierté par leur fronts hauts et leurs habits nobles,
tout en conservant leurs vies. ils passaient devant les centaines de
hautes colonnes, les sculptures guerrières immenses, les salles sans fin
débordant d'autorité et de luxe. --- il y a toute l'étrangeté de ce
palais aux dimensions démesurés à la beauté fantastique, et pourtant
perdu du monde des hommes. --- palais, qu'Alexandre réduisit en
cendre... et l'on dit qu'il lui fallut 11000 chameaux pour transporter
ces trésors
Trajet
shiraz -- zahedan.
en attendant le bus, un vieux visage sec et canne de bois, - t'es francais ? les francais sont les alliés du grand satan. - ... - mais les francais, eux, sont des gens biens. c'est juste les gouvernements.
----- dans le bus, " il faut dire en france que nous ne voulons pas de la bombe" ---
profond sentiment d'être un pris pour l'ambassadeur de france en tourné
qui changerai la face du monde si on pouvait le convaincre de quelque
chose --- " et puis la france elle a la bombe elle" coupe court à mes objections d'un mouvement de
tête.
arrivé.
Arrivé Zahedan, dernière porte avant le pakistan. Ne pas regarder en arrière ce qui fut manqué.
....
Zahedan, zone de transit où on n'ose encore rompre avec un pays trop connu. Il faudra encore attendre alors que le regard se porte
déjà au loin.
--- la
rupture, pourtant, se prononce déjà. Nous sommes en Balouchistan. Les
hommes portent des pantalon bouffant et de larges tuniques qui furent
blanches. Les pommettes se font saillantes, le teint, les cheveux se
noircissent.
--- quelques regrets, autant de remords de
quitter un pays à peine entre aperçu, mais un vrai frétillement des
semelles, une curiosité comme un défi.
--- Ces histoires
de visa brisent un peu les rêves d'hommes libres de part ce monde, pour
laisser place à la triste vérité de l'homme bureaucratique.
zahedan
9h Dans cette ville, où parait il, il ne faut pas aller, et encore moins
traîner le soir, tous les hotels sont complets. Je tente ma chance au consulat. qui sait ? Peut
être m'ouvriront ils la frontière aujourd'hui... sinon...
---
dans l'attente d'un visa...
J'attend là une heure dans la canicule montante. Un groupe se forme, attends avec moi.
" mon pere a 3 femmes et 25 enfants" ben euh moi ? euh je suis fils unique....
- Moi j'ai 27 ans 4 enfants, je suis dans
le business, j'ai deux maisons. - moi, j'ai 24 ans 2 enfants, je construit ma maison. - moi, j'ai 28 ans, je parcours un bout de monde... Le décalage nous amuse...
Dans la foule, on m'extirpe. "come". étonné, je suis docilement. On ouvre une porte. deux. on me cède la place. J'avance. un
"Bonjour Monsieur" bien français retentit. Le consul me tend la main,
tout sourire. m'invite à m'asseoir, dans son bureau au luxe passéiste. Nous
parlons en français des merveilles de l'europe, que le france et oui
c'est beau, et qu' en l'Espagne on sait y vivre " danser et boire". Je me demande quand il va se décider à m'offrir un ferrero-rocher. Rien de cela. Mais
plus tard pour aller à la banque, j'ai droit à mon escorte militaire.
Sur une moto, à grand coup de sirène fendant la foule, les kalchinkov
pendent sur le coté.
frontière...
dans le taxi, techno nasillarde défonçant les portières. à mes coté, un
vieil homme égrène son chapelet en rythme.
--- a la frontière. un garde frontière témoigne une cruauté sincère et enthousiaste.
un autre avec sa Kalach chargé ( il me l'a montré), vise un enfant et s'amuse à lui faire peur. l'enfant remue à peine. je sursaute à chaque fois.
A ce poste frontière, le diesel s'inspire par la peau, la chaleur fait le reste.
--- Décollage en pickup pour le noman's land entre l'iran et le pakistan. a l'arrière, cheveux aux vents, les mains cramponnées, les longs paysages défilent majestueux. un enfant à mes cotés, on ne s'entends pas. on vole parfois sur les secousses. nous riions.
-- dérapage dans la poussière, un soldat me dit de le suivre. Je sors. le véhicule s'en va. Il n'y a plus rien. Devant
moi, là au milieu de ce nul part, de ce no man's land qui porte trop
bien son nom, devant moi un fort couleur sable. devant le fort, une
douzaine de militaire me regardant. J'avance. ne sais ce que je fais ici. avance qd
même. ils me regardent étonnés, amusés. Ils s'arrêtent de parler à mon approche. silence arrivé à leur coté, je leur lance un modeste " salam", la conversation s'engage. Respiration...
On m'y offre une mangue ( incroyablement succulente), on me fait
asseoir. On rit un peu. on tache de se comprendre. Ici on écoute du Métalicca et du Pink Floyd. Du pink Floyd, ici, dans cet ilot perdu au fond de ce désert.....
Crissement
de frein. une jeep fait valser poussière, le sable. un colonel en sort
se plante devant moi et peremptoire " tourist, come" en quelques secondes, un good bye collectif à peine lancé, la jeep crisse à nouveau. torrents de sable. 2 militaires devant, pas un mot, moi siège arrière, un autre homme armé debout scrute l'horizon. Quelques cotes en moins, on me dépose à un amas de béton qu'il nomme "l'hôtel préfontière " il fait nuit.
note la jeep, dans le désert, conduit par un militaire, c'est le parc astérix.
--- a l' "hôtel", un
homme la quarantaine s'approche de moi me regarde longtemps de ses yeux
brillants, brillants, d'une concupiscence non équivoque, et me lance d'une voix chaude: "hello, i am the boss of the custom ; can i offer you something to drink"
les chambres ne ferment pas à clefs.
notes en vrac sur l'iran
-
sur certains bus est marqué l'inscription "in god we trust", le touriste
préférait bien souvent " in code de la route we trust" - on n'est pas en 2006 ici. - le vendredi, c'est dimanche. - écologie. face
à la montée de la pollution, le gouvernement a pris une mesure
énergique. Il a été décidé qu'un jour les subventions pour l'essence
diminueront. ( 5 cts d euros /l )
a compléter
note historique
"on sourira de nous d'avoir aimé la flamme au point d'en devenir nous
même l'aliment"
ce stalinien repentant d'aragon écrivait ceci à propos de l'exemple russe... et bien
ça s'inscrit admirablement entre les murs de ce pays.
petits résumés des épisodes historiques précédents. - en 51 l'Iran est une démocratie, le port du Tchador est interdit - Massadegh le premier ministre a l'idée bien saugrenue de nationaliser la production de pétrole, alors
britannique. - ça ne plait pas beaucoup, beaucoup, aux petits anglais, qui appellent les amis ricains. - ensemble, ils jouent à "fomentons un coup d'état" - le coup d'état loupe....ttt.... ( nous leur
pardonnerons c'était leur premier ) - comme on est obstiné dans le monde anglophone, on recommence... -
là ca marche ! Massadegh est tué, le gros shah d'iran mis à sa
place... tout le monde est heureux dans le beau monde des pétros dollars. -
or, il y a toujours des "or" au bonheur, son truc au shah c'est
l'émancipation, oui mais l'émancipation par la torture, le meurtre, la
loi martiale et le massacre de manifestants.
donc à ce moment
là, nous sommes en 1973, une opposition bien hétérogène de communistes,
démocrates, islamistes, se lève et renvoie le shah dans la litière. Naïvement
on appelle le gros Khomeini, qui coule des jours paisibles en notre si
accueillant pays de France, au pouvoir, pensant que celui ci ferait
une petite constitution et hop là route démocratique... mais le shah
est agile, et s'empresse de liquider tout ceux qui l'ont amené au
pouvoir ( sauf les islamistes) . La technique du faux procès marche ici
encore à merveille...
---- " on sourira de nous pour le meilleur de l'âme on sourira de nous d'avoir aimé la flamme au point d'en devenir nous
même l'aliment et comme il est facile après coup de conclure contre la main
brûlée en voyant sa brûlure on sourira de nous pour notre dévouement"