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Pakistan  

 

me voici au pakistan

mais c'est tout une aventure que je vous conterai demain

si le pakistan a des bus rigolos, le grand allah est plus present que le grand internet...


du pakistan, ( lahore )
nico.

 

J'ai craqué 

Frontière : cinquième bureau visité, il fait déja trop chaud. une terrible envie d'etre ailleurs..
Six militaires s'ennuient me pressent des questions.
- you're catholic ?
et ben j'ai dis oui !




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Tarastan ( Pakistan )

large rue sèche. Air ployé sous la chaleur. vibrant. Murs de béton sales. toitures abandonnées. Maison de sable ensablés. Oasis sans eau dans le désert environnant.
Torses d'hommes plaqués contre les murs à la recherche d'un peu d'ombre.
Lorsque midi arrive et que l'ombre s'enfuit que faire ?
on s'en retourne à l'épicerie. Les amis viendront. Qu'ont ils donc à faire d'autres d'ailleurs ? on s'y regarde quelque bolywood. Les femmes y sont belles, dévoilées. On rit aussi parfois. On se paye un coca pour pouvoir rester. et de l'eau fraîche Asahan, de l'eau fraîche. Parfois on s'engueule avec le patron, il dit qu'on ne consomme pas, qu'il va éteindre la télé. alors on recommande un coca pour quatre.
On s'enfuit dès fois aussi vers nos maisons de sable. On y fume une sorte d'opium un peu moins cher, un peu moins bon. on boit un peu de thé, on parle lentement. On mâche un peu de San. Ca nous permet de dormir , de rêver un peu. ne serait ce qu'un peu.
Lorqu'un touriste passe, à coté de chez nous, on le hèle, il n'en passe jamais. il hésite. on ne doit pas être très beau avec nos yeux rougis. il avance quand même. il sourit. Il doit être géné, géné de se trouver là, là où il ne devrait peut être pas.
Nous, on l'invite à prendre un peu de thé, d'autre chose... non il ne veux pas. on lui parle anglais avec les mots qu'on peux. On lui dit les souffrances de vivre ici bas, que là bas en Iran les sunnites on les tue, que ce ne sont pas des musulmans, et que Bush a raison de vouloir les tuer.
Et puis il y a les russes aussi; ils ne sont pas musulmans, sont communistes. On ne les aime pas, on ne sait comment le dire... on ne sait comment dire ce qui reste au fond de la gorge, là.
Et dans notre silence, on partage le thé avec le touriste égarée.
Lorsqu'on ouvre nos volets de plastiques, en disant "air condition", le touriste lui ça le fait sourire.

 

 

....

Loin de nos européennes cites, où le rêve dévore les vies, ici c'est parfois la vie qui crève à ne pas pouvoir se rêver.

 

changer de pays.

tout désapprendre. tout réapprendre.
Revenir enfance et l'oeil neuf et les gestes maladroits.

Ne même plus savoir traverser la route.

 

trajet Tarastan- Queta

Des Tchèques s'énervent parce que le bus ne part pas à 14h, comme prévu, mais à 18h.
ils vont mourir à s'épuiser pour si peu....

dans le bus...

"on m'a dit que le pakistan était dangereux ."
large et long rire d'étonnement.

Queta

 

 

Trajet Queta - Lahore

Nous coulons avec une lenteur ferroviaire des farwest grandiose.
Aux halètements du train répondent les cris des nomades.
Et tandis que la chaleur des wagons soufflant se mêle à celle de la lande accueillante,
nous pénétrons les territoires reculés dans la confiance et la douceur d'une relation établie.
 

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etre une attraction c'est pas toujours désagréable.
mais dans un train où l'ennui est unanime,
ca devient un peu éprouvant.
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Discussion théologique avec Massah dans le train sous le soleil couchant.
il y a quelque chose de vraiment plaisant de le fait papoter ici du sens de la vie, du big-bang et d'adam & eve, mais m'est avis qu'on tourne un peu en rond.
et qu'il y a dans la croyance quelque chose de vraiment indépassable.
et qui rend de part et d'autre le dialogue un peu vain.

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Ville sableuse et vent tournoyant...
désagréable sensation de se transformer irrémédiablement en tas de sable...

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le train est en fait peuplé d'étudiant en théologie et de badauds avides de touristes.
je tente d'expliquer la théorie de l'évolution à Massah, sous les yeux ronds et les oreilles tendues du reste du wagon.
" oui, avant, nous vivions dans les arbres, on ne pouvait pas marcher debout puis il y eut l'homo habilis puis l'homo erectus...."


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Massah veux croire que tout a un sens que le but du monde c'est l'homme, et que le but de l'homme c'est dieu.
mes "why ?" et mes "for me there's no meaning of life except the one you choose" ne lui convienne pas. Il me propose d'en parler avec son chef spirituel.
Je lui dis oui du bout des lèvres.
L'idée de m'entretenir dans un espace clots avec une personnalité religieuse, en présence des ses fidèles, et sur sujet polémique me parait bien déraisonnable...

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quelques temps plus tard, je me retrouve face à lui.
Il a la trentaine, les yeux fins, une barbe taillée peignée, de la condescendance dans le regard, et les gestes surs, calmes, cyniques, ceux de l'autorité tranquille..
Il ne parle pas , peu anglais. Massah fait l'interprète.
Il me propose de poser une question.
Flottement.
Se ressaisir.
Moussah parle de sa théorie de "tout a un sens, tout est utile, peut être même les pierres."
On me dit que les pierres sont utiles pour les trains et pour les chercheurs.
"tout est voulu par dieu pour les hommes ?"
on me dit que dieu a créé le monde et le contrôle.
" alors pourquoi la souffrance ?... pourquoi les tremblements de terre?"
Dieu a créer le monde pour faire passer un examen aux hommes. Quand ce monde sera détruit, il enverra les gens en paradis ou en enfer.
si on souffre, c'est une épreuve de dieu pour savoir si on est du coté du bien.
dieu a donné le pouvoir de réfléchir à l'homme.
moi "je sais, le pouvoir de choisir"
Son regard s'arrête et me dévisage un instant. comme s'il me rejugeait.
moi " mais, un enfant qui vient de naître n'a pas le pouvoir de choisir. Et pourtant des enfants naissent souffrent et meurent. Ca ne peut pas etre un examen pour lui. il n'as pas de conscience. il est innocent"
" c'est un examen pour ces parents [....]"
sentir la colère montée. inspirer profondément.
" mais, pour l'enfant, quel est le sens de cette souffrance ?"
"il aura des big rewards, un palace dans l'autre monde"
"un palace ? au paradis, il y a des gens qui ont des petites maisons de bois et d'autres des palaces?"
petit rire "ce n'est pas vraiment ca mais oui"
j'ai changé de sujet. l'incompréhension. La distance ne pouvait etre dépassée.

passons la suite qui finis bien tard dans la nuit, et qui finis par cette phrase pleine d'espoir " comme tu connais le coran,peut être que tu n'iras pas en enfer."
mais qui déboucha sur un bon repas commun.

ps :
- si on change de religion " big rewards"
- se souvenir de l'expression de cupidité dans son regard lorsqu'il disait "big rewards".

 


 

...

"oui mes parents choisiront ma femme, ils me connaissent depuis 23 ans. Ils savent ce qui est bon pour moi."

questions

"mais enfin, en france pourquoi vous ne jouez pas au cricket ?"

" vous savez que dans le monde , il y a 300.000 religions. et vous n'arrivez pas à en choisir une ?"

 

...

dans la série, je voudrai pas crever sans ...
[ se pencher à la porte d'un train en marche ]
c'est fait.
par contre, c'est quand même incroyable de foutre des poteaux en plein désert...

....

lui "ça c'est la ville la plus chaude du Pakistan, il y fait 51 degrés"
moi "heureusement qu'on ne s'y arrete pas, je mourrai sous de telle chaleur."
lui " là où on va il fait quand même 48"

Lahore en vrac

 

 

 

 

Lahore..

emanation étrange dans ces monuments antiques. Nous sommes en terre d'islam et pourtant tout y respire l'inde si proche.
la mosquée sans minaret central, sans chaire, aux écritures si dissimulées sous les arabesques, et la salle de prière ouverte aux 4 vents rappellent à s'y méprendre les temples hindous.
vue de l'esprit ?

 

 

dans la crypte

le petit garçon tente d'atteindre le cercueil. il est bien trop petit, n'y arrive pas... il se recule, fronce les sourcils. fait un pas en avant, se lance, l'attrape des 2 mains.
Battant des pieds en l'air, tirant fort sur les bras, serrant les dents, il se hisse, prend appui, un coude puis l'autre
et fait claquer sur le cercueil un baiser qui retentit dans la crypte entière.


---
dans la crypte, un homme pousse une mélopée de gorge vibrante.
Sous la douleur, son corps se contracte et son visage se plisse tant que ses yeux disparaissent.
Nous l'écoutons en silence.
seule, une femme pleure.

remarque:

s'endormir après une douche la porte ouverte sans couverture est une bien mauvaise idée dans un pays où le moustique a faim ( très faim )

....

A lahore, s'envolant du fort, au dessus de la ville, tournent en silence des dizaines d'aigles.
plongent sans raison entre les murs de la cité dans des cris alors retentissants.
leurs ombres couvrent mes pas.

....

Un peu perdu dans le grand Lahore,... [ qu'est ce qui ressemble plus à un bout de bazar qu'un autre bout de bazar ? , l'écriture c'est de l'indien avec un alphabet persan modifié. de toute façon il n'y a pas de nom de rue...] donc je demande mon chemin à un p'tit vieux passant. il interromps sa course et gentiment m'accompagne.
Nous marchons longtemps sous la chaleur, tout en papotant. Nous marchons longtemps dans la mauvaise direction..

....

trop chaud pour écrire. Ici même le papier transpire.

Lahore

 A la mosquée,
 elle devait être interdite aux non-musulmans. j'entre aisément. Par contre, les badauds surpris, s'amassent autour de moi, me pressent de questions et troublent la cérémonie. On me demande de partir.

Voiles noir rouge, vert, fuchsia, bleu, mauve... toutes les couleurs sont ici réunis. voiles unis , voiles à fleurs, voiles brodés, voiles opaques ou voiles clairs, il faudrait pouvoir décrire l'éblouissement de la foule ici.
Voile sari, hidjab, burka et voilette peuplent la rue. Les hommes montrent leurs habits traditionnels que je n'arrive pas encore à distinguer... turban rouge ou vert, toc de dentelle ou toc de plastique, keffieh ou tissu brodé posé artistiquement sur l'épaule ou sur la tete et qui tient on-ne-sait-comment. trait arabique, chinois, indien, mongoles.
et le henné omniprésent qui teinte les barbes et le cheveux et fait les figures fantastiques...
vertige.

 

       

 

trajet Lahore --> Istanbul

Dans le bus
"mais pourquoi vous prenez les transports en commun locaux ?"

Décors de désolation quelque chose comme les eaux de Mortelune - pour les connaisseurs -

Islamabad

Il est des villes belles où le charme s'opère des les premiers instant, on y circule amoureux comme dans un rêve, pensant qu'on resterait bien en leur sein pendant les quelques éternités à venir.
Il est aussi des villes comme des rencontres. On s'y surprend à y soulever des mystères, à rire de ces malices, à ne cesser de l'interroger de nos pas pressant.
et il est d'autre villes, amas d'hommes aux besoins moutonniers, chaires acharnées à s'agglutiner par la grande marche de l'économie de marché. Pressé, oppressé, les rues s'y déploient comme des membres maladifs. Ce sont des villes démentes qui en criant se griffent le visage et qui attendent la nuit pour cacher leurs corps outragés.
ce sont des villes que l'on fuit apeuré des le premier regard...
et bien Islamabad, en gros c'est ça....
mais il faudra bien qu'elle se décide à me dévoiler ses charmes car c'est plus de 5 jours qu'il me faudra y rester...

 

 

   

 

 

 

simcity

Islamabad est en fait une ville double.
d'un coté Islamabad la vielle, dit Rawalpindi, labyrinthe d'ordures, de couleurs et d'hommes. n'y revenons pas.
de l'autre coté, Islamabad, la nouvelle.
comment la décrire ? ... nette, elle semble tout droit sortit de l'imagination d'un joueur de Simcity, trop pointilleux et un brin psycho rigide.
La citée est ainsi composée de 8*8 blocks carré d'exactement 2km de coté chacun, et numéroté de 1 à 9 et de A à G.
Chaque block est séparé par une route à double voies et par une bande d'herbe.
Au centre de chacun des 64 blocks, on a mis un centre commercial et un petit espace vert.
Les habitations sont à la périphérie de chaque blocks.

Tout y serait pour le mieux dans le meilleur des idéals. malheureusement, les terrains y sont plus que chers et les uniques habitants sont des nanties qui entretiennent des gardes privés, kalchnikov et sourires hargneux compris.
Le reste est laissé à l'abandon et quelques tentes siègent sur des terrains bien vagues.
De plus, comme les blocks sont énormes, on ne s'y déplace pas à pied. Du coup, monsieur prend sa voiture pour la moindre activité...
Game over.
Décidemment, il n'y a pas de justice pour les rêveurs et les nantis.

en vrac

---- ah oui le hidjab, c'est quand même aussi très pratique pour l'apiculture. (vu )-

dans la rue on m'interpelle sèchement" dites donc , mais pourquoi vous prenez en photo une flaque d'eau, alors que moi je suis bien plus beau "
et il prend la pause. -



--
Lui "non, normalement la mousson c'est fin juillet, ce n'est pas normales"
...
Lui " c'est la faute de changements climatiques majeurs"

dans la rue

Ne meme plus pouvoir etre seulement seul.

...

de long pans plissées de tissu chatoyant, ondulant dans la lumière, enveloppent le corps des femmes d'une beauté singulière, sensuelle et non érotisée. Les longues largeurs de tissu recouvrent les féminines courbures, et les effacent et en sculptent d'autres, nouvelles.
Sous les reflets de la lumière et des mouvements des corps, des ombres se créent, des gouffres se creusent, des vagues de soie se forment. Le corps féminin n'est plus sexuée. Il reste ondulation et fluidité, mais une ondulation dégagée de toute signification, une beauté distante, intemporelle, non désirable.

Mais pourquoi ton pantalon est aussi sale ?

A la recherche désespéré de l'ambassade du kirgistan, une voiture s'arrête devant moi

- vous avez l'heure ?
- non
 - vous avez besoin d'aide ?
... peu de temps après, en voiture... l'homme un pakistano-anglais au torse trop bombé pour être naturel.
 lui - vous êtes seul.
moi - oui
lui - moi aussi et je suis gay.
moi -ah.

....
plus tard.
moi : c est pas compliqué d'être gay ici dans un pays si religieux.
lui: non 70% des hommes sont gay ici, vous savez on ne peux pas avoir de sexe avec les femmes avant le mariage alors

...
plus tard.
lui : mais  pourquoi votre pantalon est aussi sale ? ...

....
 lui : je me suis séparé de ma femme... oui, on a eu une discussion et ce fut très simple. oh, elle l'a très bien pris. c'était un mariage arrangée. elle, elle voulait juste la nationalité anglaise.


On tourne longtemps - très longtemps - en voiture pour finalement trouver la mauvaise ambassade.
C'est marrant qu'en urdu kazakastan se prononce kirgistan..
...
plus tard
lui : vous voulez une bière
moi oui
lui mais il faut que vous changiez de pantalon...

...
peu de temps après.
-- on passe a son hôtel
 lui - tu ne veux pas prendre une douche ? mets toi à l'aise.
 lui - j'attends le coup fil d'un ami.
Le coup de fil ne vient pas
 lui - de toute façon, on peut pas dire si on est gay ou pas tant qu'on a pas essayé.
moi, dans un sourire - impossible les hommes ont pas de seins.
lui - si parfois, moi regardes,
Il soulève son t-shirt  il montre ses pectoraux gonflés à la muscul.
moi- il faut que je rentre: mon hôtel est bien loin d'ici.
 lui- tu ne veux pas dormir ici ?
moi- mais je t'assure je ne suis pas gay.
 lui- tu veux que je te raccompagnes ?

en vrac.... pour le moment...

et une petite discussion...

...

moi - je peux te poser une question ?
lui - euh oui...
moi - c'est tes parents qui ont choisis ta femme ?
lui - euh ...50/50
moi - et ça ne te dérange pas ?
lui - non, c'est comme ça pour tout le monde.... et puis la plupart du temps, les gens sont heureux comme ça.

ma quete...

cherché pendant plus de 4h, l ambassade kyrkyze, aujourd'hui encore...
recueilli plus de 30 témoignages de gens qui l'avaient vu - mais où déjà ah oui c'est là-, recueilli plus de 5 adresses différentes, parcouru bien trop de kilomètres, épuisé un taxi et un consultant en logiciel financier ( ...), tout ça pour m'apercevoir que cette foutu ambassade, que tout le monde a vu, n'existe pas.

musharaf .

"musharaf ? I love him !!!"
 

...

Il vit avec sa mère. Parcequ'il faut bien s'occuper d'elle tout de même. "c'est mon devoir" dit il. "parce que je me sens seul aussi parfois".
il fume des dunhills lights

rencontre

rencontré [nom imprononçable ]
retraité de l'armé de l'air...bon vivant... cherche à caser ses fils avec une française.

son nom signifie "le gardien de l'amour".
je garde son mèl, si ça intéresse quelqu'un.


---
lui "et toi ton nom, il veux dire quoi ?"
moi ( dépité) " ben euh ... rien..."

administration

à l'ambassade de chine, un nigérian se voit refuser son visa.
- " désolé, nous avons des accords avec votre gouvernement, on ne peut pas vous le procurer ici, il faut que vous retourniez dans votre pays pour le faire"
- " what !!!"

la vie est un roman

Dans une restaurant un peu sombre, un homme, la cinquantaine bien mise, petit, des yeux plaintifs, un peu enveloppé, mange un petit plat parce que "c'est si bon la nourriture ici, mais faut pas que je mange trop, ma femme m'attends pour le repas".

moi " comment avez vous pu devenir protestant ?"
a ma question, il baisse le ton et me regarde fixement de ses yeux larmoyants.

" quand j'avais 20 ans, j'étais un jeune mollah. mais quelque chose n'allait pas dans ma vie. quelque chose m'étreignait là [ il montre son coeur ]. Je ne savais pas quoi faire. j'étais mal, très mal. Je ne savais pas quoi faire avec ma douleur...
je voulais me suicider.
alors, j'ai pris ma moto et j'ai roulé le plus vite possible sans m'arrêter, sans regarder les feux. droit devant moi. [ vu la circulation ici, déja conduire est du suicide...]
j'ai roulé, roulé. je ne sais pas comment je suis resté vivant.
après longtemps, je me suis arrêté.
devant moi, il y avait un temple protestant.
devant le temple des enfants jouaient. J'étais sale, exténué, hideux.
Les enfants ont pris peur, ont crié.
J'ai fui là dans le temple.
a l'intérieur, il n'y avait que des gens bien habillés...
et ils m'ont accueillis.
[...]
alors je suis resté, j'ai étudié pendant 2 ans avec eux.
et alors le saint esprit est venu me parler."

----
" le saint esprit, tu connais ?"
---
il finit ses études pour devenir pasteur.
la famille de sa femme musulmane a un peu de mal...

---
la vie est un roman ? ou romance t on sa vie ?

départ

le visa pour la chine en poche, fuir la chaleur et rejoindre la douceur des contreforts montagneux.
Pour le visa kirghize... on verra bien plus tard...

 

Trajet islamabad --gilgit.

Dans le bus:
2 vieux magnifiques ( barbes blanches , yeux marrons étincelants, bonnets afghans, et sourires plus qu'édentés) me montrent leur pays.
A chaque virages, ils pointent du doigts un mont, une rivière, un prairie et poussent des cris enthousiastes.
Sur leurs conseils pressant, je me vois obligé de prendre chaque centimètre carré de la route en photo...

 

chinese people are so cheap

dans le bus :
un chinois, 19 ans, rentre chez lui après 18 mois d'absence. Ses parents l'ont envoyé a islamabad dans une école coranique.
lui " never, come back again "
" this country sooooooo many problems"
"the food horrible"
" it 's so dirty "
...
" and the girls ..."
" in china we have a lot of prostitute"
moi . "what ! "
et lui assez fiers " yes, a lot "

---
"we only take the good part of capitalism."
-- pas reussi a savoir ce que c'etait -

------
lui "in china all is cheap "
moi ...
lui " chinese people are sooooooo cheap, no ? "

Gilgit

A l'hôtel, un touriste la quarantaine baroudeuse conte ses exploits.
Fuir, Fuir.

 

les autres...

on mets du temps a gagner ce je ne sais quoi d'oubli de soi, d'innocence, a trouver sans le savoir cette compréhension des gestes d'ici, des regards. et a les adopter doucement.

et ben c'est ça que fout en l'air la rencontre avec un autre touriste. tout s'efface en quelque instant et on retrouve nos vieux us d'européens manieres et la distance stérile de celui qui comprend analyse, explique, mais ne vit plus.

 

p'tite pause...

Le corps a ses raisons que la raison ne connaît pas. mais auxquelles il faut bien qu'elle se plie...

 

Tout va bien.

Un instit étant venu me parler dans l'endroit que je croyais le plus isole du monde...

lui " en 2005, ici, il y a eu des actes de terreurs et des combats religieux"
....
lui " mais maintenant, tout va bien"

---
faudra que j'en parle a l'armée omniprésente...

journée de lecture.

d'un cote, chez cet "Idiot" de dostoiveski
la belle alexandra ispavnohikiva (?), en plus d'avoir le malheur d'avoir un nom aussi long se meurt en fuyant une passion forte qu'elle n ose assumer.
aglia espantchine est bien trop fière pour faire naître un bonheur simple.
et le prince michkyne a bien trop lu pour ne pas être un rêveur, et bien trop rêveur pour pouvoir choisir entre ces 2 femmes qu'il aime singulierement.

 

et bien... allez expliquer ça dans un anglais sommaire à un serveur curieux...

---
de l'autre cote le roman inachevé [ mais qui le sera bien un jour ] d'aragon
on y trouve ça....
qui s'applique sacrement a la vie ici..
de mémoire ici


"
Ce qu'il m'a fallu de temps pour comprendre
je vois souvent mon ignorance en d'autres yeux
je connais ma nuit, je connais ma cendre
comment j'ai su aux autres le faire comprendre
comment j'ai su le faire deviner mieux.

parce que c'est bien beau la jeunesse sans doute....."

la muerte

aujourd'hui, la ville s'est ornée de centaines de drapeaux noirs.
Ils flottent au vent dans la vallée.

on se croirait en pleine sécession anarchiste.

Départ

Mes amibes et moi, nous nous sommes presque réconciliés et d'un commun accord nous partons pour la chine ou' nous trouverons une deuxième vie pour notre couple...

tout est affaire de décors

De la vache, a la moto, en passant par la charrue, le vélo, la brouette, la chèvre, le rickshaw et bien sur le camion, tout est kitchissime, emplies d'images des 70's ,de couleurs flashiez, de clochettes, et parfois même de petits cerf volants.

moi ' mais y'a t il un sens derrière tout ça ?"
lui " ben ... non c'est juste pour faire joli. "

note :
Et avec ça le tuning ne serait pas un art ?

langue étrangere

au pakistan, il y a 7 langues officielles et une langue 'étrangere' commune apprise a l'école, l'Urdu.
aussi ca donne souvent ca
moi - no english ?
lui tout etonne - no Urdu ?

Sus

Sus, singulière ville frontière d'altitude
la ville n'est qu'une route bordée.
sur cette route les respirations se font si visibles que les passant s'enveloppent de couverture.
avec le froid, personne ne s'arrête.
Tout y semble précaire comme en devenir.

 

....

Le soir étend son rose nostalgique sur les pics enneiges.
Cette vamp de lune caresse des fluorescences nuageuses.
des rochers rides s'endorment au loin.

et ici... tout le monde s'en fout.
il fait encore jour. il est encore temps de travailler....

seuls quelques oisifs...

Pakistan --> chine. 1 de bon matin

la douceur d'une fouille militaire.

note: pas sur que le concept de " vie privée" soit universel.

Pakistan --> Chine. 2 frontière d'altitude.

5000m d'altitude, on est sur le toit du monde.
la neige a nos pieds, pas d'habitation a moins de 100 km, seules quelques chèvres sauvages des neige passent devant nous paisiblement, s'arrêtent pour brouter innocentes.
bref décors bouddhiste. recueillement et nirvana.
et pourtant entre 2 pics neigeux, comme échouée, s'étend une longue muraille barbelée.
Et au centre une cabane de fer, devant elle, notre véhicule s'arrête.
Les chinois sont la et attendent. militaires. sur leur uniformes verts, les galons étincellent. mais ils sont si petits, et ils tiennent leur rôle avec tant d'ardeur ( pieds joints, droit dans les bottes, et menton dresse. ), que c'est a se demander si ce ne sont pas des enfants jouant au petit soldat.
Nous leur faisons face, les pakistanais et moi, nous hirsute, un peu crade, un peu deguenillé, la barbe fiers des uns, l'oeil inquiet des autres.
de leur cote, l'autorité maladive ( la peur peut être ? ).
le contraste est saisissant mais on a peu le temps de le saisir ...
tout doit être sorti. et les hommes et leurs affaires.

--
existe t il fouille plus méticuleuse ?
j'en doute.
Dans la cabane en fer, tout mais tout fut analysé, dissequée, dicustée.
la moindre photo fut regardée. le moindre livre, le moindre carnet épluchée.
Tous les produits durent être ouvert, plaider.
Alors dans notre cabane, on teste les bonbons, on mime une douche, un mal de tête. Certains ont apporte' de la vaseline et défendent leur cause en s'en frottant les bras, le visage et en souriant....
allez décrire traitement un anti - paludeen ou  anti diarheique....

--
sinon, le paysage ben si c'est pas le paradis, c'est qu'y a erreur.
redescendez ici.

note
une cigarette a 5000m d'altitude c'est du zyclon B !

[ egocentrisme]

 

 

pakistan -- chine. 3 soir

le soir après 10 h de bus, la chine est en vue.
tiens encore un poste frontière.
tous le monde est fatigue. dans le bus la foule est nerveuse, la tension est palpable.
A l'arrêt du bus, tous le monde se jettent attrapent ses bagages, courent vocifèrent le passeport a la main.
dans le bâtiment, on apprend qu'il y aura encore une fouille complète.
et des documents a remplir. et un contrôle sanitaire.
c'est le désespoir et la rage qui s'empare de la foule.
" t'as un stylo ?... non et lui ? oui il en a. moi non attends."
un officier gueule 'dans le rang ! '
et nous tous tour a tour gueulard et dociles.
la température ( faciale )
la fouille des bagages.
le contrôle passeport.

a mon tour, l'officier regarde mon passeport, s'arrête sur la photo, gratte un peu la page. fait un signe étrange de la tête.
[ commence a me voir la pendant de longues heures ]
l'officier appelle un collègue, lui montre la photo. Ils échangent plusieurs mots. incompréhensibles bien entendu.
[ s imaginer une seconde la seul pour l'éternité attendant le coup de téléphone d'une lointaine ambassade]
se faire remettre le passeport.
"ok".

suite

dans la rue, le temps de jouer avec les militaires, la nuit est déjà tombée depuis longtemps.
Je n'ai pas de plan de la ville. Les rares panneaux sont en chinois uniquement.
on m'indique un hôtel non loin parait il.
L'avenue est sombre, large, faiblement éclairée par des neons blafards. Quelques silhouettes traînent dans la rue. Aucune voiture, aucun passage.
un silence assourdissant, pesant.
On me hèle.
Un homme grand, large d'épaules, le visage dans l'ombre, un manteau épais démesurément long, les mains caches me dit :
"hotel. here" il me montre une ruelle sombre.
"euh... thank you. i want to see another one..."
je continue. ne pas, ne pas se retourner.
sentir la peur s'insinuer.
souffler, se dire qu'on a pas grand chose d'autre a faire que continuer.
s'accrocher a cette idée. essayer d'en rire. y arriver quand même.

10 minutes plus tard, l'hôtel est trouve'....
il est complet.....

on m'en indique un autre.
et bien exactement a l'endroit ou' mon gorille voulait m'emmener.
Il était sincère et je ne l'ai pas cru....
maudite méfiance.

---
donc quelques minutes plus tard j'arrive a l'hôtel.
Derrière le comptoir, le patron torse nu ventru, se fait graisser les cheveux par sa femme a l'aide d'une brosse a dent.
le fils tente de faire les comptes.
charmant tableau.

---
revu gorille.
il m'a amené manger.
je ne pouvais plus rien lui refuser.

ce fut d'ailleurs succulent.

 

trajet frontiere --> kashgar  en vrac

- les " goldens marmottes"
- les chameaux des neiges tout ebouriffés.
- les nomades et leurs breloques de couleurs.
- le petit lac d'azur cercle' de neige
- les premières yourtes.
- la saucisse au poulet " taste it !"
- les oeufs cuits et vendu au bords de la route.
- la vendeuse si petite : son magasin, on dirait un jeu d'enfant...
- la fin de la chaîne himalayenne par le plongeon dans le désert:
[protubérances douces, rouges, sombres, craquelés, vagues de lèvres appelant les morsures. érigées. et le ciel zébré comme en attente. et une coulée d'eau fraîche qui va nous appelant.]

 

...

demain mise a jour photo pour demain, la il est temps de goûter au joie du communisme...
la bière.